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JACK ERLICH |
Un Moment De FaiblesseAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
836Lectures depuisLe jeudi 12 Fevrier 2015
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Une lecture de |
Parole - 1960. Traduction de G. Louedec. Parution 1962. On en a tous... Parole-officer, c'est à dire qu'il a en charge des prisonniers libérés sur parole, Fleck fait la connaissance d'une jeune femme dans une boîte de nuit, le club 21. Liz le drague ouvertement cependant ce n'est ni une prostituée ni une nymphomane à la recherche du premier pantalon venu. Après avoir échangé quelques répliques blessantes, Fleck emmène la jeune femme désemparée chez lui. Le lendemain matin, après une nuit chaude et intense, chacun des deux amants se révèle à l'autre. Fleck avoue sa profession, Liz Mc Kev être mariée et ne pas avoir fait l'amour depuis deux ans. Son mari est écroué à Sing Sing après avoir participé à un minable braquage. Liz frustrée depuis de longs mois vient de succomber pour la première fois à la suite d'un moment de faiblesse. Malgré tout les deux amants continuent de se revoir pendant un mois jusqu'au jour où Mc Kev sort de prison, libéré sur parole grâce à une remise de peine. Petit marlou sans grande envergure Mc Kev est devenu en prison un être hargneux et vindicatif. Son retour au foyer conjugal ne se passe pas comme l'avait imaginé Liz. Il s'acoquine avec Al, un truand qui sait éviter les mailles du filet de la police. De plus il bat sa femme. Liz appelle Fleck à la rescousse lui demandant de remettre en douceur son mari dans le droit chemin. Elle est partagée entre Fleck à qui elle voue un amour empreint de douceur, recherchant sa protection, et Mc Kev, envers qui elle ressent un amour quasi maternel et qui la satisfait physiquement malgré ses brutalités. Averti par Liz que Mc Kev et son acolyte s'apprêtent à braquer un entrepôt afin de s'emparer de la paie des ouvriers, Fleck décide de jouer en solitaire.
Série noire mais également série rose puisque toute la trame de ce roman joue sur les sentiments entre Fleck et Liz, Un moment de faiblesse se veut l'apologie du métier de Parole Officer, ou agent de probation, vu du bon côté de la barricade. Le point de vue du truand est étudié d'une façon plus critique dans le roman-récit d'Edward Bunker dans Aucune bête aussi féroce (Rivages-Thriller - 1991). Fleck se positionne en être intègre, aimant son métier, pensant avant tout à la reconversion des prisonniers libérés sur parole dont il a la charge. Ainsi, juste avant la sortie de prison de Mc Kev, il expose sa vie afin d'éviter à Brownie, un ancien repris de justice ayant pris en otage un policier qui l'empêchait d'entrer dans un stade, un passage à tabac musclé. Aide-maçon, Brownie, au caractère violent, pensait en toute bonne foi que puisqu'il avait participé à la réalisation de l'édifice, il pouvait se permettre d'entrer gratuitement. Point de vue non partagé par le flic en faction. De même les avis échangés entre Fleck et son ami Bowman, policier chargé de l'arrestation des délinquants sont édifiants. Le personnage de Liz est particulièrement poignant, partagée qu'elle est entre ses sentiments pour les deux hommes de sa vie. Elle trouve protection et réconfort auprès de Fleck avec qui elle pense n'avoir qu'une relation passagère, mais en même elle tente de remettre son mari dans le droit chemin, aveuglée par sa passion. Quant à Fleck, il retrouve la sérénité après une journée de travail en jouant du piano, dans sa maison située au bord de l'océan. Un roman pavé de bonnes intentions, mais cela reflète-t-il la réalité ?
Citation : D'un revers de main, Fleck s'essuya la bouche et regarda la trace de rouge à lèvres laissée sur sa peau. C'est ça l'amour ! se dit-il amèrement. Une petite trace rouge et des souvenirs ! |