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MAURICE-BERNARD ENDREBE |
L'affaire De 5 MinutesAux éditions UN MYSTERE |
440Lectures depuisLe vendredi 29 Aout 2014
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Une lecture de |
1959
Mme Aimée, la domestique, a son idée sur ce qui se passe : “Langelière, c'est comme les vieilles pendules qui cessent de marcher si elles ne sont pas remontées tous les jours par la même main. Madame avait beau faire tout ce qu'il fallait pour cela, Langelière ne «marchait» pas. On n'arrivait plus à s'y sentir à l'aise, comme avant, où tout tournait bien rond...” Veuf, le comte Hughes de Langelière s'est remarié un an plus tôt avec une riche américaine, Lilith Gore-Campbell. Cette union n'avait qu'un but avoué : sauver le château. Depuis, c'est devenu un lieu très prisé des milieux mondains. Pour les dix-huit ans d'Odile, la fille du comte, on a même préparé une grande soirée de fête, avec un spectacle écrit par Hughes de Langelière lui-même. Mais la veille des réjouissances, Lilith est assassinée. S'ensuit une enquête que l'on confie au commissaire Arsène Bréval. Pour l'assister car cette dame ne manque pas d'intuition, il demande à son amie Elvire Prentice de l'accompagner. Celui qui a tué Lilith pourrait être ce mystérieux personnage habillé en moine, rôdant dans les couloirs du château. À moins que ce ne soit un cambrioleur, attiré par la nouvelle notoriété de cet endroit ? Elvire et Bréval sont conscients que l'explication n'est sûrement pas si simple. On peut soupçonner aussi bien le comte Hughes, qui n'était plus tellement sûr d'avoir pris la bonne décision pour sauver sa demeure. Ou sa fille Odile, quelque peu méprisante envers Lilith. La fidèle employée Mme Aimée, le secrétaire maniéré Bertrand Bellac, Guilain de Cottard le fiancé combinard d'Odile, tous sont autant suspect. Et aussi le couple Marsan : Valérie, cousine du comte, eût pu devenir sa seconde épouse ; tandis que le paisible mari Albert masque peut-être sa jalousie ? Il apparaît que Lilith n'était pas sympathique à grand monde. Reconstituer les faits et l'emploi du temps de chacun, grâce aux témoignages, pas une mince affaire pour Bréval et Elvire… Maurice-Bernard Endrèbe (1918-2005) fut un romancier, traducteur, et chroniqueur qui œuvra pour le polar durant l'essentiel de sa vie. Directeur de collections policières réputées (L'Empreinte, Un mystère, P.J. aux Éditions Julliard) il fonda en 1949 le Grand prix de Littérature policière, et signa de nombreux scénarios de la série télévisée Les Cinq dernières minutes. Il publia entre autres une série policière ayant pour héroïne Elvire Prentice, veuve d'un Américain (La Vieille Dame sans merci, La morte-saison, Gondoles pour le cimetière, Elvire à la tour monte, La bière de Munich, Une couronne au palmarès, L'affaire de 5 minutes, Elvire se met en quatre, Le fromage de Hollande, Montmeurtre, L'indice). Habituée à évoluer dans la haute société, elle mène habilement l'enquête au côté du policier Bréval : “Oh, collaboratrice est un bien grand mot… Disons plus simplement que je suis au commissaire Bréval ce que le docteur Watson était à Sherlock Holmes.” Il s'agit de comédies policières, puisque ces histoires ne manquent pas d'humour, où les intrigues ne sont nullement négligées. L'auteur utilise des références à son époque, car cette dame s'y inscrit avec une parfaite aisance. Il n'hésite pas à citer çà et là dans le récit les grands noms du roman policier, qu'il connaît si bien. Ici, le titre est évidemment un clin d'œil à la série télé Les Cinq dernières minutes. Des romans toujours très plaisants à lire et relire. |