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ALAIN EMERY |
Le Clan Des OgresAux éditions ASTOURE EDITIONS |
3366Lectures depuisLe mercredi 18 Mars 2009
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Une lecture de |
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Mai 1951. Fidèle adjoint du capitaine de gendarmerie Fabre, ancien résistant dont la prestance en impose à tous, le brigadier Craspin est le témoin d’une enquête moins simple qu’il n’y parait. Les quatre membres de la famille Barallon ont été massacrés chez eux, à la Maison Noire. L’assassin attend les gendarmes, mais refuse de s‘expliquer. Il s’agit de César Gavilli, un Italien installé de longue date dans la région, un colosse surnommé l’Enclume. Il semble éprouver une certaine sérénité, comme s’il avait fait justice. Bientôt, Fabre et Craspin reconstituent l’ensemble des faits. Dénoncé en 1943 pour le STO, le fils de César fut arrêté par la gendarmerie, puis abattu alors qu’il tentait de s’enfuir. Toutefois, en consultant les archives, on s’aperçoit que le rapport officiel est vraiment douteux. Devenu aubergiste, un des anciens gendarmes concernés confirme que lui-même ignore une partie des faits. C’est l’adjudant Merlot, toujours en poste, qui connaît la vérité. Le témoignage de ce dernier ne convainc pas Fabre. Dans la cabane de l’Italien, on découvre une lettre anonyme accusant les Barallon d’avoir dénoncé le fils de César. Dès lors, le scénario du quadruple meurtre apparaît clair. Pourtant, il est probable que le coupable ait été manipulé. Le cadavre d’un inconnu habillé avec élégance est retrouvé dans le Lac Bleu. Meurtre crapuleux, pourrait-on penser en constatant son allure de rupin. Seul indice, un médaillon gravé. Dans sa chambre d’hôtel, il n’y a que des faux papiers d’identité. Pour Fabre, le temps presse maintenant, car on vient de lui apprendre qu’il est muté pour une promotion. Le cas de Marceau, un boursicoteur ami de Barallon, intéresse les enquêteurs. S’il a gagné beaucoup, il semble désormais nettement moins argenté. On identifie finalement le mort du Lac Bleu. Ce Costes est un petit escroc endetté logeant dans un hôtel de passe malouin. Un caïd de la pègre, que Fabre connaît fort bien, lui réclamait son dû. Tout se précipite quand, près de la Maison Noire, un rôdeur tire sur les forces de l’ordre et tue un gendarme. Cette fois, le juge Ravel croit tenir le responsable de toute l’affaire. Fabre est sûr du contraire… Après “Le bourreau des landes”, la deuxième aventure du capitaine Fabre est racontée cette fois par le brigadier Craspin. Cet extrait suffit à définir ce personnage altier et opiniâtre : “Fabre faisait son entrée [en grand uniforme, aux obsèques]… Il avança d’un pas tranquille et sûr, le képi coincé sous le bras, et la main calée sur le pommeau du sabre. C’était comme s’il avait porté dans ses bras chacune des victimes. On le sentait investi. Personne n’aurait osé se mettre en travers de son chemin. À mes côtés, un inconnu murmura en le voyant Il est raide comme la justice ! Et c’était bien l’image qu’il nous renvoyait à tous. Celle du châtiment, incontournable.” Dans les portraits comme dans les ambiances, l’auteur soigne les détails sans nuire à la vivacité du récit. Chaque scène est parfaitement crédible, servie par une belle fluidité narrative. Roman d’enquête, sans doute, mais ce sont surtout le contexte et les circonstances qui importent, plus que le nom d’un coupable. On peut donc aussi bien parler de roman noir. Ou, tout simplement, d’un excellent polar. Alain Emery confirme logiquement ses qualités de romancier. |
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