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ALAIN EMERY |
Le Bourreau Des LandesAux éditions ASTOUREVisitez leur site |
3396Lectures depuisLe mardi 2 Avril 2008
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Une lecture de |
1950. Le gendarme Monnier, 22 ans, est très impressionné par son supérieur, le capitaine Fabre. Ce héros de la guerre, encore récente, est aussi charismatique que discret sur ses exploits. Homme solitaire, Sarlat vient d’être assassiné chez lui. Le tueur a brûlé les billets du coffre de ce notable local. Ça ressemble à une exécution, selon Fabre. L’intuitif brigadier Craspin craint que ce soit le premier d’une série. En effet, le vieil Asland, riche ami de Sarlat, a disparu alors qu’on le croyait en voyage. Son cadavre et celui de sa jument préférée sont retrouvés peu après. Le capitaine se heurte au prétentieux procureur, mécontent de ces meurtres visant des personnalités de la région d’Erquy. Actuellement en prison, le nommé Méliès fut actif à l’époque de l’épuration. Ce résistant tardif ne masque pas sa haine des collabos. D’ailleurs, on entend les mêmes réactions populaires dans les bistrots des environs. Mme Lebrac et son mari infirme furent des amis de Sarlat et Asland. Comme eux, elle a été une fervente de l’ordre nouveau nazi, et ne s’en cache pas. Fabre n’est pas surpris qu’elle soit assassinée peu après qu’il l’ait interrogée. Le capitaine commence à discerner la logique du criminel, accomplissant une vengeance, mettant en scène les meurtres. Grâce à un journaliste ami, Fabre donne un certain écho à cette affaire du tueur, baptisé le bourreau des landes. Débarrassé du vichyste procureur, le capitaine Fabre reçoit la confession d’un fossoyeur du secteur. Il admet que les victimes formèrent une sorte de réseau de collabos. La veuve du principal membre de leur groupe, Grassin, confirme que son mari tenta de parler à Rommel, lors de son passage à Erquy. Fabre retrouve l’auteur d’une photo du réseau, prise en 1943. L’homme vient d’être visé par le tueur. Un de ceux figurant sur la photo est un policier de Saint-Brieuc, l’inspecteur Vignot. Une piste à suivre... On avait bien compris qu’Alain Emery était un auteur à suivre. Après Erquy sous les cendres, ce deuxième roman confirme son talent évident. On note avant tout une belle fluidité narrative, qui rend la lecture très entraînante. Les décors et ambiances de l’époque sont présentés par petites touches légères. Habitué à écrire des nouvelles, l’auteur dresse des portraits assez subtils de ses personnages. Par exemple, on devine le glorieux passé et la droiture du capitaine Fabre, sans besoin de détails inutiles. S’il y a ici une enquête, avec de nombreux rebondissements, le récit admiratif du jeune gendarme nous propose plutôt un roman à suspense, sur lequel plane l’ombre d’un vengeur. Passionnant !
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