le chemin perdu de Charles EXBRAYAT


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CHARLES EXBRAYAT

Le Chemin Perdu


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Charles EXBRAYAT




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

. Les bonheurs courts 2. Réédition Editions de la Seine. Parution mars 1990. 384 pages.

ISBN : 9782738202918

Première édition : Editions Albin Michel. Parution 7 avril 1982. 384 pages. Réédition décembre 1992.

Pour gouverner il faut avoirManteaux et rubans en sautoir.Nous en tissonsPour vous grands de la terre,Et nous pauvres canutsSans drap on nous enterre…

Aristide Bruant

En cette année 1816, le petit village de Tarentaize, situé à environ une quinzaine de kilomètres de Saint-Etienne, est, comme bien d’autres communes de France, coupé en deux. D’un côté les Bonapartistes qui n’acceptent pas l’exil de leur Empereur, de l’autre les Royalistes qui fêtent le retour sur le trône d’un Bourbon affilié à Louis XVI, Louis XVIII. Ce roi qui s’est allié aux étrangers est considéré comme un usurpateur par de nombreux villageois ayant servi dans l’armée impériale, malgré les stigmates qu’ils ont récoltés sur les champs de bataille.

Armandine, six ans, vit avec son grand-père Ambroise Mantel, ex-lieutenant aux voltigeurs, amputé d’une main depuis 1806 alors qu’il participait à l’une des nombreuses guerres engagées par Napoléon, ce qui ne l’empêche pas d’être toujours fidèle à l’empereur; sa grand-mère Elodie; Louise, sa mère, dont la tête, si elle est toujours sur ses épaules n’a plus tout à fait conscience de ce qu’il se passe autour d’elle depuis l’assassinat de son mari Honoré.

Armandine joue avec ses petits camarades d’école, entretenant une dévotion envers celui qui est mort car il avait refusé de crier Vive le roi ! Trois jeunes issus de la bonne société l’avaient fait passer de vie à trépas à cause de leurs convictions royalistes attisées depuis le retour de Louis XVIII sur le trône.

Alors le village est partagé entre les tenants de la royauté représentée par Louis XVIII et ceux qui professent une quasi adoration envers Napoléon malgré les centaines de milliers de soldats tombés aux champs d’honneur.

Pour autant, entre Ambroise Mantel et Landeyrat le Vieux, le nouveau maire qui a ceint l’écharpe lorsqu’Ambroise a dû lui céder, il existe une amitié sincère, et un profond respect. Leurs opinions diverges mais elles ne sont pas un obstacle entre eux. Ce sont des sages. Et entre eux le curé Mauvezin qui tente d’apaiser les tensions qui animent de temps à autre les villageois.

Armandine vit dans cette atmosphère qui déteint sur son caractère. Elle est amie avec Eugénie ainsi qu’avec Mathieu, le petit-fils de Landeyrat le Vieux. Mais les anicroches ne manquent pas de prétextes pour se batailler contre d’autres garnements, principalement contre Sophie, jolie gamine mais pimbêche.

Les années passent, Mathieu est amoureux d’Armandine, alors que Sophie le guigne et voudrait pouvoir le voler à son ennemie. Mais Armandine n’en a cure. Il n’est juste qu’un compagnon de promenades dans les bois, même si tout le village les voit mariés. Ambroise décède, Elodie est obligée de recruter du personnel, le jeune couple Christine et Gustave ainsi que la déjà âgée Agathe. Bientôt ils seront considérés comme appartenant à la famille.

Une tante d’Eugénie, la tante Marthe, vit à Saint-Etienne et tient une boutique de confection. Eugénie s’y rend tous les ans et en revient éblouie. Elle ne tarit pas d’éloges devant Armandine et lui vante les charmes de la ville. Et elle va quitter Tarentaize pour devenir modiste chez sa tante et bientôt se marier avec Charles.

Sophie peut bien tourner autour de Mathieu, Armandine n’en a cure. Elle aussi devient petite main chez la tante Marthe, et conquiert les clientes par son charme et sa diplomatie, trouvant toujours les mots justes pour les flatter et vendre des chapeaux encombrés de feuillages et d’oiseaux.

Armandine vit chez Eugénie et Charles et fait la connaissance de Nicolas, un ami qui prend ses repas chez le couple. Il est passementier dans la même usine que Charles mais il ne fait pas attention à la jeune fille qui tombe amoureuse de lui. Il ne pense qu’à se révolter contre les patrons, prônant la révolution des canuts lyonnais. C’est un Républicain convaincu et il n’hésite pas à se rendre dans la capitale de la soie pour combattre les royalistes, les patrons, l’armée et les forces de l’ordre.

Roman de terroir comme aimait Charles Exbrayat à mettre en scène des personnages vivant dans la Loire et la Haute-Loire quelques dizaines d’années auparavant, Le chemin perdu est aussi un roman historique et un roman social, le tout englobé dans une histoire d’amour.

De 1816 à 1846, l’auteur décrit une période de l’histoire qui traverse les règnes de Louis XVIII jusqu’à celui de Louis-Philippe, en mettant en évidence les nombreuses révoltes ouvrières. Une période beaucoup plus mouvementée que celle qui est narrée succinctement dans nos manuels scolaires, lorsqu’il y en avait, avec les nombreuses revendications ouvrières secouant cette région. Certes la révolte des canuts y est évoquée, mais aussi celle des mineurs de Rive-de-Gier.

Ils devinaient que ces hommes-là savaient de quoi ils parlaient quand ils maudissaient les patrons sans âmes, une police à la solde des riches, une magistrature qui se déshonorait par sa servilité envers le pouvoir.

Publié au début des années 1980, mais inscrit dans une période de la première moitié du XIXe siècle, ce roman pourrait très bien décrire notre début de siècle avec tous les mouvements sociaux qui se développent un peu partout. Un contexte historique immuable.

Il s’agit également de mettre en avant l’attrait de la ville avec son modernisme et la relative paix des champs, deux aspects qui se croisent et se révèlent en complète opposition de style de vie.

Tu préfères ton atelier sans air où un chef surveille l’esclave que tu es devenu plutôt que de vivre dans la liberté des champs.

Du jour où Nicolas découvre Tarentaize et une certaine forme de vie, il devient amoureux de ce coin de campagne. Un sujet de discorde entre Armandine et lui, la jeune femme préférant vivre à Saint-Etienne, rejetant tout un pan de son enfance.

Roman politique où l’idée du socialisme se forgeait dans les esprits :

En gros, les socialistes voudraient que les riches soient moins riches et les pauvres moins pauvres.

Une utopie car l’on sent bien qu’au contraire c’est l’inverse qui se produit.

Mais il s’agit également d’un roman d’amour, qui met longtemps à se déclarer, de par les ambitions et les revendications d’Armandine et de Nicolas. Et l’obstination d’Armandine à vouloir rester à Saint-Etienne, malgré tout, fait dire au curé de Tarantaize qu’elle a perdu le chemin, d’où le titre de ce roman fort, en préférant les artifices urbains au chemin de la vraie vie.

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