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CAPTAIN E. W. JOHNS |
Biggles Dans Les Sables MauditsAux éditions G P |
507Lectures depuisLe jeudi 2 Janvier 2020
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Une lecture de |
Traduction de Maurice Gay. Illustrations de Michel Jouin. Collection Spirale N°160. Editions G.P. Parution septembre 1970. 188 pages. Quand t'es dans le désert… depuis trop longtemps… Afin d’aider un vieil ami, le général Mander, l’Air Commodore Raymond, chef de la police spéciale de l’Air, convoque Biggles à son bureau. Le fils du général, Adrien Mander, est parti deux mois plus tôt en avion mais n’est pas revenu. Il est porté manquant, et aucune trace de son appareil n’a pu être détectée. Il s’était envolé en compagnie d’Hassan Sekunder, de nationalité probablement égyptienne, prétendant avoir travaillé pour la Société égyptienne d’archéologie, afin de se rendre sur un site dans le sud du Sahara, une oasis, Siwa, qui ne figure pas sur les cartes. Là-bas, selon les affirmations de Sekunder, des vestiges d’une civilisation inconnue sont nichés dans des montagnes. Notamment le tombeau d’un grand roi du peuple Targui, Raz Tanazza. Cette tombe est enfouie sous un éboulement de rochers ainsi que d’autres sépultures dont certaines portent des inscriptions gravées dans le roc. Adrien Mander était donc parti avec ce copain dont il avait fait la connaissance lors d’un précédent voyage en Jordanie. Mais selon toutes probabilités, Mander fils s’était montré naïf. Or, le général Mander avait reçu une missive de son fils, lorsqu’il avait fait escale à Marsa Matru, lui indiquant que les deux hommes devaient se rendre pour Siwa puis suivre un vol en direction du sud en suivant une ligne d’oasis. Le général, depuis n’avait plus eu de nouvelles, mais il s’était renseigné et le nom de Sekunder était inconnu de la Société égyptienne d’archéologie. Biggles s’envole donc avec pour compagnons Bertie et Ginger à recherche d’Adrien, ou du moins d’une épave d’avion sans vouloir être trop pessimiste. Ils posent leur bivouac dans une petite oasis avant de rejoindre la ligne de montagnes qui s’élèvent au loin. Lors d’un premier passage, ils repèrent une petite caravane composée de six chameaux et de cinq hommes. Un mirage ? Et à leur retour, ils s’aperçoivent que leur bivouac a été visité et une partie de leur réserve d’essence volée. Heureusement ils avaient enfouis quelque nourriture. Lors d’un nouveau passage, un homme tout en bas leur fait des signes. Il s’agit d’Adrien Mander qui leur narre ses démêlés avec Sekunder, lequel lui a volé son avion. Biggles veut ramener le jeune homme chez lui en Angleterre mais Adrien Mander refuse. Il souhaite découvrir le tombeau, trouver peut-être des objets précieux, voire des émeraudes. Et surtout se venger de Sekunder dont il est persuadé que celui-ci va revenir sur les lieux de son forfait.
Ce roman du Captain W.E. Johns consacré à son héros favori s’inscrit comme à son habitude dans le domaine de l’aviation mais il tranche sur l’atmosphère qui imprègne en général ses intrigues. Plus grave, plus sérieux, presqu’un roman pour adulte. Et comme il est écrit en épilogue, Telle fut la conclusion d’une aventure désagréable, très différentes des missions habituelles de Biggles. Pour autant ce roman est d’une lecture agréable, avec le désert pour toile de fond comme dans les romans d’aventures dont se sont inspirés bon nombre de romanciers. L’auteur aborde ici deux problèmes qui ne gênaient nullement les romanciers, leurs lecteurs, la société en général, mais prennent de nos jours une acuité plus prégnante. D’abord cette réflexion de Biggles : Ce que je sais de la vie du désert montre qu’en ce qui concerne la propriété d’autrui les Arabes observent en général une loi non écrite qui fixe leur comportement. Les Arabes sont des Musulmans et dans son testament Mahomet a fixé certaines règles. Même au cours d’une guerre tribale, par exemple, il était fait défense de couper les arbres fruitiers ou les dattiers de l’ennemi, car s’il suffit de quelques minutes pour couper un arbre, il faut des années pour qu’il repousse. Un précepte qui n’est pas toujours de mise, on en voit les effets néfastes, et sans être en temps de guerre, dans les forêts amazoniennes ou indonésiennes. Autre réflexion, émanant cette fois d’Adrien Mander, en réponse à la pensée de Ginger qui exprime sa pensée à haute voix, déclarant que ce qu’ils projetaient était peut-être un acte de vandalisme. C’est une question d’âge, de temps, affirma-t-il. Aucune personne honnête ne profanerait une tombe récente, mais il en va tout autrement avec des vestiges préhistoriques. Sur toute la surface du globe, les monuments anciens et les tombes sont mis au jour pour permettre de mieux connaître les populations qui occupaient le monde avant que l’on n’écrive l’histoire. Cela n’implique pas un manque de respect. Mais à partir de quel moment, au bout de combien de temps ce qui est considéré comme une profanation ne l’est plus au service de l’histoire et de la science ? Nota : L’oasis de Siwa existe réellement et se trouve en Egypte, proche de la frontière libyenne et située à quelques 560 kilomètres du Caire.
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