le notaire du havre de Georges DUHAMEL


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GEORGES DUHAMEL

Le Notaire Du Havre


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Georges DUHAMEL




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Chronique des Pasquiers 1. Le Livre de Poche N°731. Parution 20 janvier 1971. 256 pages.

Première édition : Le Mercure de France 1933. Nombreuses rééditions.

Ah si j’étais riche…

Âgé de cinquante ans, Laurent Pasquier, chercheur et professeur de biologie au Collège de France, entreprend de narrer l’histoire familiale. Dans le prologue de ce récit, il nous présente ses ancêtres, paternels et maternels, et quelques ramifications qui s’avèrent indispensables, non pas pour la compréhension de l’histoire, mais pour poser les bases de cette saga qui s’étalera sur dix volumes.

Né en 1881, Laurent Pasquier ne possède que peu de souvenirs de sa petite enfance. Comme tout un chacun de nous. Aussi ce que l’on peut appeler ses mémoires débutent en 1889, alors que la Tour Eiffel est à peine achevée. Son père Eugène-Etienne-Raymond, né en 1846, mais son épouse ne l’appellera que Raymond ou encore plus familièrement Ram, est employé chez Cleiss et parallèlement entame des études de médecine. Sa mère, Lucie née Delahaie, un an plus jeune, sera le pivot, malgré elle, des espoirs et désillusions subies les deux années durant lesquelles se déroule cette histoire.

Outre Laurent, il ne faut pas oublier les garçons Joseph, l’aîné, puis Ferdinand, qui précède également Laurent, et Cécile la petite dernière de deux ans, avant la prochaine qui ne naîtra quelques mois après la fin de ce tome. Il y eut auparavant deux autres enfants, Marthe et Michel, décédés en 1884 de la scarlatine, alors que Laurent n’avait que trois ans. Mais il ne s’en souvient que par les propos de ses parents.

Donc en cette année 1889, alors que les parents ont déménagé à moult reprises, établis à l’époque à Nesles-la-Vallée, Lucie reçoit un courrier du notaire du Havre, l’informant qu’à la suite du décès de la tante Augustine elle en est l’héritière. Théoriquement.

Car les deux sœurs de Lucie qui vivaient à Cusco au Pérou, sont aussi héritières potentielles. Elles ont disparu lors d’un séisme et nul ne sait si elles sont toujours vivantes ou non. Lucie va donc recevoir un tiers de l’héritage en attendant le résultat des démarches entreprises par le notaire et le consulat général de France. Sinon, il faudra attendre les trente ans requis pour les porter définitivement décédées. Autre problème, cet héritage est en grande partie composé de titres dont ne pourra disposer Lucie qu’à la majorité de ses enfants.

La famille s’installe néanmoins rue Vandamme à Paris, non loin de la Gare Montparnasse, de la rue du Maine et de la rue de l’Ouest, dans un appartement plus grand. Raymond pourra ainsi disposer de son bureau, les enfants et les parents se partageant les autres chambres, tandis que Lucie se réserve la salle pour ses travaux de couture. Ils ne roulent pas sur l’or, loin de là, mais vivent avec l’espoir d’une lettre en provenance du notaire leur annonçant la bonne nouvelle.

Parmi leurs voisins, Wasselin, un homme qui s’emporte facilement contre sa femme et surtout leur fils Désiré qu’il traite d’enfant déchu. Désiré se trouve dans la même classe que Laurent, malgré ses trois ans de plus, et les deux gamins deviennent amis. Quant à Wasselin, comptable, il change régulièrement de patron et surtout, il propose souvent des plans financiers qui s’avèrent tous plus ou moins toxiques. Ce qui n’empêche pas le père de Laurent d’écouter les sirènes financières et d’y perdre des plumes.

Ce premier volet de la saga familiale des Pasquier nous plonge dans les espoirs, souvent déçus, d’une famille modeste. Ils sont confrontés à la pénurie d’argent récurrente, ce qui reflète une époque, mais pourrait se décliner aussi de nos jours.

Les petites joies et les grands abattements quasi quotidiens sont narrés avec réalisme mais sans tomber dans le misérabilisme. La pauvreté est le lot de bien des ouvriers et la famille Pasquier subit les coups du sort sans vraiment se plaindre, avec une sorte de fatalité. La mère dans ces cas là ne compte plus ses heures devant sa machine à coudre, payée chichement par des couturiers qui lui confient les coupons de tissus prédécoupés ou non.

Il n’y a pas souvent de viande dans les gamelles et le plat principal consiste en lentilles, ce qui ne les gêne guère, pourvu qu’il soit agréable à l’œil du père. Alors la mère parsème par-dessus ces légumes du persil afin de donner un peu de couleur.

Raymond, sous l’impulsion de Wasselin, effectue des placements hasardeux, et l’affaire des titres de la société Incanda-Finska nous ramène à ces scandales financiers dont l’affaire du Canal de Panama et celle de l’Union générale, banque catholique française qui fit faillite lors d’un krach boursier. Un fois de plus on ne peut s’empêcher d’évoquer des affaires récentes, américaines, qui déteignirent sur les bourses mondiales. L’appât du gain facile attire toujours les plus démunis, que ce soit dans des placements boursiers ou les jeux de hasard. Un roman qui ne peut vieillir quel que soit le contexte.

Si Raymond se laisse facilement influencer par Wasselin, Lucie est plus réfléchie. Elle a la tête sur les épaules et est pragmatique devant les envolées utopiques de son mari.

Le point positif réside dans l’amitié des deux garçons, Laurent et Désiré, mais qui se clôturera tragiquement.

Le notaire du Havre, dont il est souvent question dans le roman, est un peu comme l’Arlésienne. On en parle, la famille Pasquier reçoit des lettres, rarement, de sa part, mais il n’apparaît jamais.

Or, justement, j’ai acheté ce roman parce que je pensais qu’il y avait une relation avec cette ville portuaire où j’ai passé mon enfance, croyant retrouver quelques images. Nostalgie…

Par certains points, ce roman pourrait être considéré comme un roman noir dont le thème serait la finance délétère, comme cela a déjà été traité à maintes reprises par Hector Malot dans Les Millions honteux, ou par Emile Zola dans L’argent. Mais les exemples ne manquent pas.

C’était vraiment un homme du dix-neuvième siècle qui n’a pas voulu douter du savoir souverain, de ce siècle qui a fait la sourde oreille aux avertissements de Schopenhauer et s’est plu tenacement à confondre science et sagesse.

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