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MAX-ANDRE DAZERGUES |
Mam’zelle-sans-cœurAux éditions FERENCZI |
623Lectures depuisLe mardi 14 Janvier 2020
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Une lecture de |
Collection Le Petit Livre N°971. Editions Ferenczi. Parution le 22 juin 1931. 96 pages. Sans cœur et sans reproche ? A cause d’un collègue éconduit dans ses approches, Yvette Dumenges a été ainsi cataloguée. Pourtant ce surnom ne lui convient guère, elle qui honnête, sérieuse, travailleuse, s’occupant de sa mère maladive et de son frère, Robert, un peu plus âgé qu’elle, qui malgré son travail rue du Sentier passe des nuits blanches à sortir en boîtes. A vingt-deux ans, Yvette est manucure à l’Institution Palatine, du nom du patron qui gère cette petite entreprise sise aux Champs-Elysées. Elle fait partie des quatre manucures qui officient dans des cabines ou chez des particuliers. Marthe est sa copine, tandis que France se laisse monter le bourrichon par Louise, la mauvaise langue de l’institution. C’est le chef-masseur qui lui a collé cette étiquette de Mam’zelle-sans-cœur, parce qu’elle a refusé ses avances. Nonobstant, monsieur Palatine, un bon patron qui ne s’intéresse guère aux affaires privées de ses employés, demande à Yvette de se rendre chez un client, Maurice de Cibeins, grand nom, grosse fortune, évoluant dans la haute société, trentenaire célibataire, celui-ci vaguement malade ne pouvant se déplacer. Yvette s’occupe consciencieusement des mains fines de Maurice, tandis qu’il la regarde, la dévore même des yeux. Entre eux deux s’établit une sorte de courant alternatif sentimental par mimines interposées. Collectionneur, il lui montre même ses objets précieux dont une bonbonnière, un drageoir. Mais Yvette ne peut s’attarder, d’autres clients l’attendent, et tous ne sont pas aussi aimables que Maurice. Sa journée finie, elle rentre chez sa mère rue d’Alésia. Robert est un oiseau de nuit, qui joue, s’enivre, se drogue parfois, ayant pour compagnon Jean Simonin, un garçon peu fréquentable qui l’entraîne dans des boîtes, lui présentant des individus peu recommandables, lui fournissant des produits prohibés. Robert est sous son emprise et cela risque fort de mal se terminer. Et d’ailleurs c’est ce qui se produit. A L’araignée rose, une boîte de nuit, il s’est amouraché d’Aïda la Marocaine, surnommée ainsi à cause de son hâle récupéré au soleil provençal, et ce soir là il se prend d’algarade avec Pablo Carlyse, un malfrat qui sert de trop près la belle danseuse, dont Jean Simonin fait partie des familiers. Or, Pablo Carlyse entretient quelques relations avec Maurice de Cibeins, connu lors des soirées mondaines dans des cabarets, et un jour qu’il rend visite au riche collectionneur, il se retrouve seul dans le salon où sont exposés les précieux objets. Maurice de Cibeins, étant allé chercher un carton à dessin contenant quelques estampes, Pablo Carlyse en profite pour subtiliser la précieuse bonbonnière, pensant ainsi l’échanger contre une dette de jeu. Lorsqu’il part, Maurice de Cibeins ne se rend compte de rien. Puis Yvette, devenue presqu’une habituée, se présente pour soigner les mains de son amoureux. C’est après son départ que Maurice de Cibeins s’aperçoit de la disparition du drageoir. Naturellement il pense que sa manucure s’est emparée de l’objet précieux, et son amour pour elle refroidit. Débute alors un chassé-croisé, la bonbonnière passant de main en main, Yvette la retrouvant dans la poche de veston de son frère et honteuse la rapportant à son propriétaire légitime. Mais elle est trop bonne, trop naïve, elle aime trop son frère pour le dénoncer. Comment tout cela va-t-il finir, et quelles en seront les conséquences ?
Ce roman est classé Roman sentimental mais il possède une entrée policière, et pas uniquement sentimentale. Max-André Dazergues, lorsque ce roman fut publié, n’avait que vingt-huit ans, mais déjà il possédait à son actif une bibliographie imposante. Un romancier sérieux, longtemps confondu avec Georges Simenon, prolifique, œuvrant dans tous les domaines de la littérature populaire, et qui jamais ne décevra ses lecteurs, employant plusieurs pseudonymes au gré de sa production et des besoins des éditeurs pensant étoffer leur catalogue en proposant divers auteurs qui n’étaient en réalité que le même. Mais ce fut une pratique courante, car cela donnait l’impression au lecteur de découvrir de nombreux romanciers, comme ce le fut pour Simenon, René Poupon, Henri Musnik, Marcel Priollet et bien d’autres. |
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