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JACQUES DECREST |
Les Trois Jeunes Filles De VienneAux éditions 10/18Visitez leur site |
387Lectures depuisLe vendredi 20 Decembre 2019
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Une lecture de |
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Une enquête de M. Gilles. Collection Détective N°19. Editions Gallimard. Parution 1934. 256 pages. Au premier temps de la valse… de Vienne évidemment ! Afin d’aider un ami, et comme il n’a pas encore repris le travail, le commissaire Gilles accepte d’enquêter en tant que bénévole. En effet il rentre de voyage et son esprit est encore embué des bons moments passés en compagnie de sa fiancée Françoise. Mais comme il ne peut rien refuser à Durand, le rédacteur en chef de l’Echo de France, il accepte de rencontrer Jean Maréchal, qui malgré son patronyme n’est que capitaine. L’homme reçoit les deux amis chez lui. Il déplore le vol de documents qu’il avait amené chez lui afin de les étudier. Il explique que l’inventeur d’un gaz extrêmement nocif, le Z.392, avait confié les documents à la direction de l’Artillerie, où il travaille, et que son chef lui avait demandé de les examiner. Il avait glissé la chemise dans sa serviette puis était rentré chez lui, avait posé l’objet sur la table puis était reparti à un rendez-vous galant à Montparnasse. Il est rentré chez lui plus tard qu’il ne le pensait, et c’est au petit matin qu’il s’est aperçu de la disparition des documents. Il est le seul à posséder la clé de son appartement qui n’a pas été fracturé. Il existe bien une seconde clé, avoue-t-il avec réticence, mais il l’a confiée à celle avec qui il avait rendez-vous. Elle ne l’a pas quitté de la soirée. M. Gilles et son ami Durand se rendent le lendemain soir à Montparnasse et après quelques tentatives infructueuses, découvrent enfin Maréchal en charmante compagnie dans un bar. Sa compagne se nomme Erika Rousnyak et à un certain moment elle est appelée au téléphone. Maréchal aperçoit les deux hommes et ne peut que les inviter à sa table. Revenue Erika, annonce qu’elle doit partir rejoindre un certain Ianosh Ergstein, son cousin, qui lui-même s’en va le lendemain et elle doit le charger de quelques commissions pour ses parents. Maréchal a fait la connaissance d’Erika Rousnyak sur un bateau qui remontait le Danube. Elle est Hongroise et à Paris elle s’est installée à Auteuil dans un atelier d’artiste où elle s’adonne, irrégulièrement à la sculpture. Le lendemain le commissaire Gilles prend le train pour Vienne. Dans le train de nuit il repère Ergstein. Un vieux monsieur, habillé en jaquette, et sa femme, imposante dame, véritables caricatures d’un couple à la Dubout, sont également présents. A Salzbourg, Ianosh interpelle sur le quai une jeune femme, Maridi, et le policier les perd de vue. Il retrouvera leur présence au wagon-restaurant, ce qui lui permet de faire connaissance de Maridi. Il côtoiera ainsi Maridi mais également deux autres jeunes femmes, toutes originaire d’Hongrie, une châtain, une rousse et une brune, à Vienne, ainsi que ce monsieur Boudier qui se prétend touriste mais sera souvent présent, trop souvent, sur son chemin. Heureusement le commissaire Gilles possède à Vienne un vieux copain Franzl, qui lui sert de guide et d’interprète.
De roman policier, Les trois jeunes filles de Vienne plonge insensiblement dans le roman d’espionnage, mais c’est l’atmosphère qui prime. Ce roman s’inscrit également dans un contexte historique et politique car de nombreuses références sont établies avec la princesse Zita, ex-impératrice, dont le retour en Hongrie serait programmé alors qu’elle a été obligée de s’exiler en compagnie de son mari l’archiduc Charles d’Autriche, en Suisse puis à Madère. Le peuple hongrois est très patriote déclare monsieur Boudier. Il existe un parti assez nombreux qui réclame les anciennes frontières. C’est un rêve. A quoi Gilles répond : C’est pour les rêves que l’on meurt le plus facilement.
On peut rapprocher une ressemblance certaine, une similitude indéniable, dans le style littéraire, entre Jacques Decrest et Georges Simenon. Dans les tournures de phrases, dans l’état d’esprit du commissaire Gilles, dans la façon de narrer les événements, de décrire le temps ou le décor, d’exposer les impressions ressenties par le policier. Parfois dans les non-dits aussi. Gilles était parfois comme égaré, hors de lui-même, à mi-chemin du rêve et de la réalité. Le commissaire Gilles pense souvent à sa fiancée Françoise, c’en est même une obsession. Il lui écrit souvent lors de son départ puis de son séjour, envoyant des messages, des cartes postales, des fleurs. Le côté fleur bleue du commissaire. |