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JEANNE DESAUBRY |
Point De FuiteAux éditions SKAVisitez leur site |
849Lectures depuisLe lundi 9 Decembre 2019
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Une lecture de |
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Collection Noire Sœur. Editions Ska. Parution le 1er décembre 2019 Version numérique 199 pages. 4,99€. Edition du Horsain : Version papier. Parution le 1er décembre 2019. 260 pages. 6,90€. ISBN : 978-2369070665 Oh Marie si tu savais Tout le mal que l'on me fait… Enceinte de sept mois ou sept mois et demi, Marie est effondrée. Elle n’a plus de nouvelles de René depuis deux jours. Pourtant, il lui avait téléphoné le 23 novembre 1980, se montrant comme à son habitude, s’inquiétant de la santé de son fils à venir. Car nul doute, pour lui, ce sera un fils. Marie se morfond, tricotant de petits chaussons en laine jaune, la couleur du maillot des vainqueurs du tour de France. S’il n’est pas vainqueur, au moins René est l’un des équipiers de l’Artiste. Il est le régisseur de Coluche qui ose se présenter à la présidentielle, affrontant les ténors de la politique. Il a quand même sa voix à faire entendre même si certains se gaussent. Mais je m’éloigne du sujet. René. Alors elle téléphone à Dany-la-hargneuse, la légitime, la mère de ses filles. Elle non plus n’a pas de nouvelles de René. Elle l’a vu le dimanche soir et depuis plus rien. Et de plus René ne lui avait pas dit que Marie était enceinte. Elle n’obtient aucune réponse concrète auprès de Jim, qui gravite dans l’entourage de l’Artiste, mais rien. Ils ont même téléphoné aux hôpitaux, pas de René. Enfin la police se manifeste. Et les nouvelles ne sont guère réjouissantes. Pas réjouissantes du tout même. René a été retrouvé, mort, dans un terrain vague de la banlieue de Paris. Selon les premières constatations, son corps a été transporté après son assassinat. Marie n’a qu’un recours. Sa mère qui n’hésite pas à la retrouver chez elle. Le père aussi, mais la mère, c’est comme une confidente à qui on ne cache rien, ou presque. Ce n’est pas comme les autres, Jim, Nino le chauffeur de vedette qui pour l’heure trimbale Thierry l’imitateur. La mort de René, elle, n’est pas une imitation. Et le 26 novembre, un mercredi, elle se rend à la convocation du 36 Quai des Orfèvres. Elle est accompagnée de ses parents. Ils sont reçus par Marc Perrin, celui qui est venu chez elle. Elle le reconnait. Et puis elle aura affaire aussi avec Vallois, le Janséniste, et un peu plus tard avec Sargent. Qui ne rit pas malgré la chanson. Le rire du Sargent. Le début d’une longue descente aux enfers pour Marie qui peut compter sur Maman, comme s’obstine à dire Perrin. Quant à elle, il l’appelle Marie, tout simplement. Comme s’il s’agissait de quelqu’un qu’il connait depuis longtemps. C’est vrai qu’elle est jeune, Marie. Un peu plus de vingt ans. Dix-huit ans d’écart avec René Gorlin. Son amant, le père de son futur enfant.
Marie est victime de rumeurs et d’insinuations malveillantes, de racontars, de dénis, d’omissions, tout autant de la part des petits valets de l’Artiste que de Dany la légitime. Sans oublier les journalistes, ces rapaces de l’information. Et même elle, la première qui oublie de raconter certains faits qu’elle juge de peu d’importance. Mais ce n’est que son jugement. Des faits divers, des faits d’hiver, alors que Noël approche et que Marie s’inquiète pour son gamin. Et on suit tout au long du récit, un style télégraphique, haché, heurté, la plupart du temps, Marie dans ses déambulations, dans ses pensées, dans ses affres, ses meurtrissures. Un récit adapté d’une histoire vraie, qui montre le désarroi d’une jeune parturiente primipare, avec ses personnages fictifs et réels. Une affaire qui fit du bruit à l’époque, mais souvent chassée des chroniques et des mémoires, par l’aura de l’Artiste. Par sa volonté de se présenter à la Présidentielle, aux remous que cela a suscité et qui ont éclipsé tout ce qui gravitait autour. Une affaire qui conduira peut-être celui qui est mort quelques années plus tard d’un accident de moto à se retirer de la compétition. Car bien des zones d’ombres restent en suspens, alimentées là encore par de fausses révélations ou de justifications erronées. Et on pourrait croire que quelqu’un porte le bonnet dans cette affaire, comme l’aurait dit un certain Christian. Un ouvrage poignant et émouvant qui trouve sa justification dans la dédicace placée en début de volume mais que je me garde bien de vous dévoiler, afin de garder le suspense. |
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