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ELRIC ET DARNAUDET |
Witchazel Contre Ce Dingue De DongoAux éditions KRAMIEK |
369Lectures depuisLe lundi 22 Juillet 2019
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Une lecture de |
Volume N°4. Editions Kramiek. Parution le 9 mai 2019. 48 pages. 10,00€. ISBN : 978-2889330775 Une bande dessinée animalière et humoristique comme on aimerait en lire plus souvent… Dongo est grand et dans le temple récemment construit, la Pie Lélectrique, sa porte-parole éclairant le monde, n’arrête pas de déclamer devant une foule subjuguée tout ce qu’il peut apporter à la population. Dongo compte de très nombreux fidèles, tous acquis à sa cause malfaisante, et ses apôtres savent relayer ses messages. La Lagune brune porte bien son nom. Même le commissaire Lafontaine est aspiré par la lumière de Dongo. Pendant ce temps, Hamamélis, la joyeuse et belle petite mulote, est obligée pour se faire reconnaître comme magicienne de se grimer en vieille sorcière et en changeant d’identité. Elle devient alors Witchazel et peut exercer ses talents en toute sérénité. Seulement sa mère lui remonte les bretelles car sa sœur Arnica et le Père Duchène ont disparu. En réalité ils ont été enlevés. C’est ce qu’un gamin, un petit nommé Chose, leur apprend en leur montrant un boulophone dont il s’est servi pour appeler, en vain, les secours. Ce boulophone, il pensait que c’était Witchazel qui le lui avait vendu. Méprise il y a eu, il s’agissait d’Arnica qui avait endossé l’identité et les habits de Witchazel. Et les ravisseurs pensant s’emparer de la petite sorcière n’ont entre les mains que son inoffensive, quoi que, sœur. Et c’est ainsi que Witchazel est à nouveau sur le pied de guerre à la recherche d’Arnica et du père Duchène, affrontant de multiples dangers préjudiciables à sa santé, voire sa vie. Heureusement, le chat Pristi, gondolier de son état et amoureux non déclaré, est toujours là pour se dévouer et l’aider de son mieux. Sans oublier Misskat, le petit Chose, le commissaire Lafontaine et quelques autres, qui se mobilisent, car les affidés hypnotisés par les belles paroles de Dongo ne ménagent pas leur peine pour contrecarrer leurs initiatives. Et lorsque Pristi et Witchazel sont faits prisonniers et emmenés au pont des Sous-pitres, la partie est bien mal engagée. C’est magie contre magie.
Dans cette bande dessinée animalière, les auteurs s’amusent à amuser leurs lecteurs. Bons mots, calembours, gags s’enchaînent pour mieux masquer le fond. En effet, de nombreuses références sont implicitement placées pour nous ramener à l’actualité qui régit notre quotidien. Ainsi, chez Florian, célèbre café qui figure dans ce décor emprunté à Venise, on ne sert plus que du lait de soja. La mode Végan est passée par là. Mais l’intolérance n’est pas seulement alimentaire, et l’on sait tous qu’une poignée d’individus veulent nous obliger à changer de mode de vie sous des prétextes indéfinis qui vont à l’encontre de notre santé. Mais restons dans la bonne humeur et n’entamons pas de polémiques. Toutefois, on ne peut s’empêcher non plus de songer à tous ces nouveaux tribuns, sans oublier les anciens, ces hommes politiques qui haranguent ou émettent des déclarations à l’emporte-pièce, arrogantes, méprisantes, ironiques, sachant flatter les égos populistes, se montrant démagogiques sans pour autant mettre en action ce qu’ils prônent ou promettent. Et le fait que cette histoire se passe dans la Lagune brune n’est pas anodin, la couleur n’étant choisie au hasard.
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