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MILDRED DAVIS |
Passé DécomposéAux éditions TERRAIN VAGUE |
747Lectures depuisLe mercredi 3 Juillet 2019
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Une lecture de |
Walk into Yesterday – 1966/1967. Traduction de Gérard de Chergé. Editions du Terrain Vague. Parution juin 1991. 208 pages. ISBN : 2852081423 Réédition Rivages/Mystère. Parution le 1er septembre 1995. 206 pages. Et si le passé était devant soi ? A la suite d’un incendie qui a ravagé un théâtre au cours d’une représentation, Jane Walcutt est soignée dans une clinique située à l’écart de la ville. Elle vit dans un fauteuil roulant ayant perdu l’usage de ses jambes. Mais, plus grave, elle est devenue amnésique. Sa mémoire s’effiloche. Elle tente bien d’attraper quelques brins mais ceux-ci se dissolvent rapidement, lui glissent entre les doigts comme de la fumée. Le docteur se montre bon et compréhensif avec elle, tout comme Zee, son infirmière. Mais une impression diffuse de peur s’installe en elle. Peut-être parce que les autres patients relèvent plus de l’asile psychiatrique que de la maison de repos, de la maison de santé où elle est soignée. Jane cherche à comprendre, à recomposer ce passé qui s’effrite dans sa mémoire. La visite de son fiancé ne lui fait pas battre le cœur. Elle ne ressent aucune sensation agréable à son contact. De même la présence de son tuteur n’arrive pas à éveiller en elle la moindre joie, à faire vibrer la moindre parcelle de sa mémoire en grève. Pourtant un visiteur, dont les gestes et les paroles contredisent son apparence de bourgeois riche, ce visiteur laisse planer une menace. Elle ne doit pas recouvrer la mémoire. Elle a oublié certaines choses, certains événements ? Qu’elle ne tente surtout pas de les faire resurgir, cela pourrait lui coûter cher. Jane sent pourtant qu’elle détient un secret, lié soit à l’incendie du théâtre soit à d’autres événements qui défrayent la chronique. Zee, l’infirmière qui s’occupait d’elle, l’abandonne et sa remplaçante est toujours là, à la surveiller, à épier ses moindres faits et gestes, ses moindres conversations.
Thèmes récurrents dans l’œuvre de Mildred Davis, l’atmosphère qui peu à peu se tend, le danger multiforme, la menace imprécise mais réelle, atteignent un paroxysme poignant dans Passé décomposé. L’héroïne est confrontée à deux périls : l’un physique clairement exposé par l’inconnu, l’autre plus moral et mental. Elle est amnésique, certes, mais quel secret renferme sa mémoire et celle-ci est-elle à jamais évanouie ? Mildred Davis, dans ce roman qui date de 1967 et n’est pas à proprement parler d’un roman policier, sait une fois de plus faire monter la tension autour de ses personnages. L’angoisse qui étreint Jane, Mildred Davis sait nous la faire partager jusqu’au dénouement qui, comme dans la plupart de ses œuvres et plus particulièrement dans Trois minutes avant minuit, se déroule en un crescendo cauchemardesque. |
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