|
|
MILDRED DAVIS |
Le Tournant MystérieuxAux éditions MONDIALES DEL DUCA |
423Lectures depuisLe mardi 26 Mars 2019
|
Une lecture de |
Strange Corner – 1967. Traducteur inconnu. Collection Intimité N°347. Les Editions Mondiales Del Duca. Parution juillet 1975. 224 pages. Réédition : Bibliothèque du suspense. Éditions du Rocher. Parution avril 2003. 188 pages. Aux Iles HawaïTous les amoureuxSe disent des mots charmeursIls sont si jolisEt si langoureuxEcoutez-en la douceur Prolégomènes indispensables mais pouvant être dédaignés par le lecteur peu soucieux d’authenticité. Il est annoncé dans Wikipédia et le Dilipo de Claude Mesplède que la version éditée par Le Rocher est l’intégrale du roman. En vérité, je vous l’écris, ceci n’est qu’une affabulation destinée à tromper le lecteur. Il s’agit de la réédition légèrement, très légèrement remaniée de la version Intimité. Seule figure un prologue qui n’est qu’un résumé succinct de cette histoire, et le texte a été redécoupé en chapitres qui n’existaient pas sans la première version française. Pour le reste, quelques changements ont été effectués, mais c’est à la marge. Par exemple, Robert, l’un des protagonistes, devient Brooke, la phrase d’une chanson en hawaïen est ajoutée, quelques coquilles ont été rectifiées, mais rien de bien plus probant pour justifier la mention version intégrale. D’ailleurs aucun nom de traducteur n’apparait dans une version comme dans l’autre. Si la version Le Rocher eut été intégrale, donc retraduite, il semble logique que dans ce cas, le nom du traducteur y figurât et que le nombre de pages fut plus conséquent.
Maintenant que ces précisions sont apportées, passons à la chronique, qui est le but de cet article. Après de longues années passées sur le continent, Rosemary revient à Hawaï en compagnie de Robert, son mari depuis deux ans. Elle est accueillie par sa sœur cadette, France, et son fiancé Art, ainsi que quelques amis. Seulement cette arrivée est accompagnée de souvenirs qui perturbent son esprit. Sept ans que son père a disparu, probablement mort, et des phénomènes étranges l’assaillent. France recevait des lettres signées Harry, mais depuis qu’elle est sur l’île, c’est Rosemary qui est la victime d’incidents mystérieux et angoissants. D’abord au cours de la réception organisée lors de son retour, elle entend un Indien se pavaner en parlant de réincarnation puis elle est la proie d’images, de résurgences d’épisodes issus de son enfance. Elle s’évanouit puis se rend compte qu’elle a été hypnotisée. Mais d’autres phénomènes se produisent, soit à nouveau des images récurrentes, soit des incidents plus prosaïques, comme lorsqu’elle elle reçoit en plein visage un objet enflammé lancé par un danseur de torches chargé d’animer une soirée. Elle se retrouve avec quelques brûlures qui se révèleront sans grande conséquence. Ou tel ce petit chien qui lui avait été offert et qu’elle retrouve mort dans une cabane près d’une plage où elle était partie se ressourcer mentalement. Tout tourne autour de son père disparu depuis des années, disparu ou mort, et de la mort de sa mère, lors de la naissance de sa sœur cadette alors qu’elle-même n’avait que trois ans. Pourtant elle n’avait jamais subi ce genre de désagréments lorsqu’elle était sur le continent. Et une phrase tourne boucle dans tête comme un mantra obsédant : Toute dette contractée maintenant sera payée plus tard.
S’il n’atteint pas le degré d’intensité qui se dégageait des romans tels que La chambre du haut ou encore de Trois minutes avant minuit, ce roman est imprégné toutefois d’une angoisse diffuse, de surnaturel. La réincarnation et l’hypnotisme en sont les ressorts principaux englués dans une vaste manipulation dont Rosemary se sent être au milieu de la cible. Ce roman offre également un jeu de réflexion dont je vous donne la teneur mais pas la solution : former quatre triangles équilatéraux avec six allumettes. Amusez-vous bien avant de trouver la solution dans ce roman qui vous captivera, même si parfois, l’histoire semble engluée dans des non-dits, comme dans une brume mentale. Le tout dans le cadre enchanteur de l’archipel hawaïen avec en toile de fond la présence séculaire des Grandes Familles, dont Rosemary est l’une des descendantes. Des familles de missionnaires qui ont asservi Hawaï et tiennent sous leur coupe les autochtones.
Des gens qui ont des idées aiment les partager.
Seuls les gens riches peuvent se permettre d’être impolis.
Les célibataires ont une vie moins usante que les hommes mariés.
|
Autres titres de |