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GUY DE MAUPASSANT |
A La Feuille De Rose, Maison TurqueAux éditions SKAVisitez leur site |
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Une lecture de |
Préface de Max Obione. Pièce de théâtre version numérique. Collection Perle rose. Editions Ska. Parution le 1er octobre 2015. Environ 75 pages. 4,99€. ISBN : 9791023404494 Dans l’antre d’une maison close ouverte à tous… La feuille de rose est l’une des figures, pas forcément de style, servant de préliminaires amoureux, également nommée pétale de rose. Son appellation contrôlée est l’anulingus, mais il n’est point besoin de pratiquer le latin pour s’adonner à cette pratique qui remonte à la nuit des temps, et peut-être même avant. Qui sait ? Je ne m’étendrai pas sur la façon de procéder, de nombreux sites vous indiqueront de visu comment procéder, et ne dites pas que vous donnez votre langue au chat, ce n’est pas là que ça se passe. Mais entrons dans le vif du sujet, si je puis dire. Cette pièce de théâtre écrite et jouée par Maupassant lorsqu’il avait vingt-cinq ans, en compagnie de quelques-uns de ses commensaux, dont Octave Mirbeau, devant un parterre d’invités dont Gustave Flaubert et quelques femmes. Certains ont apprécié cette prestation grivoise, salace et gouailleuse, d’autres comme Edmond de Goncourt l’ont trouvée dégradante. Mais comme l’a chanté Jacques Brel dans Les Bourgeois, avec l’âge les centres d’intérêts se déplacent, les récriminations et revendications également. Remercions toutefois Max Obione d’avoir apporté un éclairage lumineux sur cette pièce de théâtre, qui ne fut jouée que deux fois puis oubliée, ou censurée, jusqu’en 1945. Petite précision oblitérée dans la préface, A la feuille de rose, maison turque, fut adaptée à la télévision, sur un scénario de Patrick Pesnot, par Michel Boisron en 1986 pour La Série rose.
A la feuille de rose, maison turque, ainsi se nomme la maison close, ou bordel, n’ayons pas peur des mots, dirigée par monsieur Miché. Il est aidé par Crête de Coq, un ancien séminariste chargé, entre autre, de laver les capotes afin qu’elles puissent connaître une seconde vie, et un second vit. Nous laisserons le soin à Maupassant de décrire ce passage plus ou moins méticuleux mettant en exergue l’hygiène, ou le manque d’hygiène, régnant dans ce genre d’établissement accueillant. Monsieur Miché dirige trois pensionnaires, Raphaële, Fatma et Blondinette, qui pratiquent les diverses positions demandées, gentiment mais avec contrepartie pécuniaire, par des clients en manque d’affection charnelle. Et nous découvrirons, au cours des scènes légères, grivoises, imagées, quelques clients venant satisfaire leurs besoins, dont un couple de Normands en balade. L’homme, monsieur Beauflanquet, maire de Conville, pense se trouver dans un hôtel et réclame une belle chambre avec deux lits et un cabinet de toilette. C’est un certain monsieur Léon qui leur a recommandé l’établissement. Débute alors toute une série de quiproquos, madame Beauflanquet n’étant pas si naïve qu’on pourrait le penser et qui a pour amant justement ce monsieur Léon. Tandis que monsieur Beauflanquet va se retrouver dans les bras et entre les cuisses de Raphaële. Mais d’autres clients se présentent. La première scène toutefois donne le ton de ce conte quelque peu salace (mais ça ne lasse pas !) entre monsieur Miché et un vidangeur bègue. Ce qui entraîne inévitablement des jeux de mots, des allusions équivoques et des confusions comme dans les comédies de boulevards. Pareillement avec le client Anglais, lequel émet dans des réparties grivoises sans véritablement s’en rendre compte.
Pourtant derrière cette pièce de théâtre qui peut se montrer choquante ou amusante selon la sensibilité des lecteurs, Maupassant qui débutait alors dans le domaine littéraire, il n’avait que vingt-cinq ans, se cache une étude de mœurs acerbe sous forme de gaudriole. Ce n’est pas tant un anathème envers la prostitution qui est dressé, d’autant qu’il était un habitué parait-il (mais ça je n’ai pas vérifié) des prestations tarifées, mais un constat sur la façon de gérer une maison close et l’hygiène qui y est pratiquée. Et un regard caustique sur certains membres ( ?!) de la société. Avec, dans le titre, des références exotiques fort prisées à l’époque, et le phantasme des harems.
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