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MATTHIEU DIXON |
La Dernière CouvertureAux éditions JIGALVisitez leur site |
973Lectures depuisLe vendredi 29 Juin 2018
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Une lecture de |
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Il est dans une ville de l’extrême sud de la France, un éditeur exigeant dont les locaux se terrent à quelques encablures de la mer Méditerranée. Ce propagandiste infatigable, au rasage parfois approximatif, ne jongle pas, tel Lucien Ginsburg, avec les sonorités des mots, mais avec le talent de ses auteurs. Ce Gainsbourg du polar a su au fil des ans hisser sa maison d’édition au rang des incontournables du genre. Et on entre aujourd’hui en Jigal comme on entrait au temps jadis en Série Noire. Matthieu Dixon a eu ce talent. L’œil rivé au viseur, Raphaël ne distingue que la photo arrangée qui fera la première page du magazine people et ignore le monde qui l’entoure, le monde où se dissimule le MacGuffin Bernard, son mentor, celui avec qui il travaille en duo, avec qui il planquait dans ce restaurant où dinaient un ministre et une présentatrice télé, a trouvé la mort dans le crash de son hélicoptère. Mort aussi tragique qu’inattendue, mort suspecte. Et, à l’insu de son plein gré, Raphaël, tel un cycliste démuni pédalant en côte contre le vent, s’enfonce dans la mélasse gluante et poisseuse du monde de l’ombre qu’éclairent les fausses rumeurs, les coups tordus, un monde traversé de barbouzes, de services concurrents et labouré par la corruption. Balloté par les uns et les autres, il devient le jouet de chacun y compris de ceux en qui il avait toute confiance. Se méfier de tous jusqu’à la paranoïa devient son unique chance de survie. Matthieu Dixon avec « la dernière couverture » offre au lectorat un thriller haletant aux odeurs de soufre, cette odeur asphyxiante qui stagne sous les arcades de la raison d’État où mieux vaut ne pas avancer à découvert. |