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ARTHUR CONAN DOYLE |
Alabama JoeAux éditions SKAVisitez leur site |
1859Lectures depuisLe mercredi 13 Decembre 2017
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Une lecture de |
The American’s Tale – 1880) Autre titre : Le récit de l’Américain. Préface de John Moodrow. Collection Noire sœur Perle noire. Parution 12 décembre 2016. 21 pages. 2,99€. Un écrit de jeunesse de Conan Doyle ! Prononcer le nom de Sir Arthur Conan Doyle, s’impose immédiatement à l’esprit celui de Sherlock Holmes, ce qui est, vous en conviendrez, restrictif. En effet, le célèbre détective n’est que la partie émergée de l’œuvre littéraire en forme d’iceberg du grand conteur qu’est ce médecin écossais né à Edimbourg en 1859. Le Récit de l’Américain, ou Alabama Joe, fait partie d’un ensemble n’ayant pas de définition exacte, regroupé sous Autres contes, aux côtés des Contes de mystère, Contes de médecins, Contes du ring, Contes d’autrefois, Contes du camp, Contes de pirates, et quelques autres recueils possédant une thématique précise. Ce conte, paru anonymement début 1880, pour un numéro spécial de Noël de la London Society, est ce que l’on peut appeler une œuvre de jeunesse, puisque l’auteur à l’époque n’a que 21 ans et n’a pas encore mis les pieds en Amérique, et plus précisément aux Etats-Unis. Il est en 3e année de médecine et le 28 février 1880 il embarque comme officier de santé à bord d’un baleinier pour une campagne de chasse au phoque et à la baleine qui durera jusqu'au 11 août 1881 et emmènera le navire au Groenland, au Spitzberg et aux Îles Féroé.
Alors que l’auteur, du moins c’est ce que Doyle laisse entendre, pénètre dans la pièce dans laquelle se tient une réunion d’un cercle mi-social mi-littéraire, un homme tient en haleine les personnes présentes par la narration d’anecdotes qu’il a vécues ou entendues raconter. Jefferson Adams est un Yankee et après quelques préliminaires consistant à démontrer que les gens de peu et sans véritable instruction ont souvent plus de faits vraiment intéressants à raconter que tous les scientifiques possédant une érudition sans faille, quelque soit leur domaine de connaissance, débute son témoignage censé être véridique en affirmant qu’il fit partie des flibustiers de Walker. Et c’est en Arizona, où il a vécu quelques années, qu’il a approché une plante dite piège à mouche, une plante carnivore dont un membre présent donne son nom latin, ce dont se moque complètement le narrateur qui poursuit. Et il en vient à l’objet de cette histoire, la mort Joe Hawkins, dit Alabama Joe, un bon garçon très soupe-au-lait, vindicatif, qui prend justement la mouche au moindre propos qui lui semble déplacé ou à la vue d’un Anglais. Alabama Joe, ainsi que d’autres vauriens de son acabit, leur en veut à mort pour des raisons qui leur sont propres et arrive alors ce qui devait arriver, lorsque, bien éméché, il est mis en présence, dans un bar du Montana, d’un consommateur représentant la fière et perfide Albion.
Dans ce court récit, Conan Doyle démontre toutes ses capacités littéraires, instillant l’angoisse et le suspense comme un vieux routier. Histoire inventée de toutes pièces ou entendue alors qu’il travaille au cabinet du Dr Reginald Ratcliffe Hoare à Birmingham, fréquenté par une clientèle considérable composée de petites gens (Sources : La vie de Sir Arthur Conan Doyle par John Dickson Carr, Editions Robert Laffont, 1958), nul ne pourrait le dire, mais cela sonne juste, même si une incohérence géographique apparait dans le récit. Mais, toujours d’après John Dickson Carr, son esprit est préoccupé par le comique et l’horrible et il se délecte dans les deux. Et il est vrai que ces deux thèmes apparaissent dans ce court texte prometteur. D’ailleurs, parmi les nombreuses nouvelles qu’écrivit Conan Doyle à cette époque et envoyées à divers journaux, celui-ci fut l’un des rares a être retenu. Ce qui ne l’empêcha pas par la suite de connaître gloire et consécration.
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