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PATRICE DUPUIS |
Le Sang Des FemmesAux éditions CLEF D'ARGENT |
721Lectures depuisLe mercredi 19 Juillet 2017
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Une lecture de |
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Collection KholekTh N°34. Parution mai 2017. 106 pages. 9,00€. Vous les femmes... Avec une plume tendre teintée d'empathie et d'humour noir féroce, Patrice Dupuis nous invite à vivre trois histoires de femmes, complétées par deux portraits sous forme de prologue et d'épilogue, le tout dans une unité de lieu. Certains oseraient qualifier les femmes qui sont présentées dans cet ouvrage d'erreurs de la nature. Pour mon compte je préfère le terme de femmes d'exception.
Dans la première de ces nouvelles, La serrure à secret, Electre et Ambre sont deux sœurs très attachées l'une à l'autre. Mais elles sont pourvues toutefois d'un caractère différent, et la cohabitation est souvent difficile.
Le Lazaret, c'est l'abbatiale sise en Provence, un ancien établissement construit depuis des siècles sur l'emplacement d'un château-fort médiéval, et transformé depuis longtemps en hôpital particulier. Elle abrita des lépreuses, et de nos jours, ce sont des jeunes filles et jeunes femmes qui y vivent. Virginie vient d'être nommée directrice par la fondation qui gère l'institut et elle est reçue par Géraldine, qui fut la secrétaire de la précédente, et gardera son poste si la nouvelle le veut bien. Alix, la bibliothécaire chargée de l'assister dans ses nouvelles fonction, Alix n'est pas sans charme, mais elle est dépourvue de seins. Seuls ses mamelons pointent de façon sensuelle sous sa robe largement échancrée qui laisse voir des scarifications en forme de croix sur sa poitrine. Elle guide Virginie dans le déambulatoire, une magnifique bibliothèque renfermant des ouvrages précieux et des toiles et des sculptures à caractère subversif. Mais Alix souffre d'une affection, rentrée en temps normal, mais qui peut se développer pour peu qu'elle la sorte de son enveloppe.
Une pause dans l'éternité prend son origine dans la découverte d'un vieux coffre en bois de châtaignier que Virginie entreprend de faire restaurer par une artiste italienne. Un coffre qui renferme en son sein des documents se rapportant à une certaines Magdalène, abbesse du monastère dans les années 1320 et qui fut considérée comme une réincarnation de la Vierge-Mère.
Trois nouvelles donc qui se complètent et qui ont pour thème la femme, la Femme, meurtrie dans sa chair, dans son sang, dans son corps et dans son esprit. Trois très beaux textes complétés par un prologue et un épilogue qui forment un écrin, mettant en valeur ces trois nouvelles sensibles, parfois dérangeantes oh combien humaines. Patrice Dupuis est une voix, ou une plume, singulière dans le domaine du conte, et qui justifie pleinement l'ancienne acception du roman dit noir et qui aujourd'hui est nommé gothique. Et la Femme qu'il érige en héroïne n'est pas la poupée souvent encensée, la femme naïve ou ingénue ou au contraire la femme fatale se jouant de l'homme. C'est la Femme meurtrie... |