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JEAN-MARC DEMETZ |
ChrysalideAux éditions ABYSSESVisitez leur site |
3583Lectures depuisLe mardi 2 Mars 2016
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Une lecture de |
Juste au moment où la policière Anouk Furhman va arrêter un tueur en série, des hommes déboulent, la blessent grièvement et kidnappent le criminel. L’ancien commandant de police Léo Matis qui apportait une aide à Anouk est bouleversé. Que cherchent les inconnus qui dérobent chez lui les dossiers de l’enquête et qui déposent dans la boîte aux lettres d’Anouk une photo prise en mai 1968 ? Léo va découvrir la terrible vérité, mais quel lien y a-t-il avec le tueur ? Quand celui-ci réapparait, ce n’est plus le même homme. Il a été reprogrammé. L’ancien policier va suivre le monstre, mais il va trouver sur sa route ses commanditaires et l’histoire risque fort de mal finir. Chrysalide est une toile d’araignée machiavélique.
Regarder la bande-annonce: http://www.jeanmarcdemetz.com/
Dans la région lilloise, la policière Anouk Furhman traque le tueur en série Boily, meurtrier de jeunes filles. Sur les rives de la Deûle, elle repère la péniche où se cache le suspect. C'est alors que des inconnus interviennent, la prennent pour cible, et enlèvent Boily. L'ex-enquêteur Léo Matis, qui a suivi le dossier et fourni des indices à Anouk Furhman, arrive trop tard à la rescousse. Gravement blessée, la policière est hospitalisée, mais reste dans le coma. Rentrant chez lui à Bruxelles, culpabilisant toujours, Matis est agressé à son tour. Quand il retrouve son ami le procureur Dudzinski, celui-ci a eu le temps de se renseigner au sujet d'une vieille photo glissée dans la boîte aux lettres d'Anouk. Sur ce cliché remontant à mai 1968, apparaît un espion russe de la grande époque. Ça peut signifier que ceux qui ont visé Anouk et kidnappé le nommé Boily seraient aussi des Russes. Être séquestré, maltraité, torturé, dans une étrange prison, aucune chance de comprendre ce qui se passe pour le kidnappé. Le traitement est épuisant pour lui, même lorsqu'il s'agit d'interrogatoires sans échange de paroles. Le conditionnement mis en place par le Colonel se base sur la totale désorientation des captifs. Car il y en a deux autres, moins réceptifs que Boily. Pas aussi intelligents, peut-être. Le Colonel est assisté d'un psy, auquel le tueur de jeunes filles confesse finalement ses élans criminels. Le but est de transformer leur prisonnier. Le rendre meilleur ? Oui, mais afin de servir leur cause, celle du commanditaire de l'opération, l'ancien oligarque du temps de l'URSS, Amovitch. La mission-test dont il doit arriver au bout montre quel baroudeur sanguinaire est maintenant Boily. Fiable, mais en ayant conservé ses pulsions sexuelles destructrices. Ce qui ne gêne pas les Russes. Léo Matis a connu un passage à vide, auquel il a fallu remédier. Quelques semaines plus tard, avec le procureur, ils rencontrent l'agent américain Steve Beaufort. Il ne s'étend pas sur les intérêts qu'il défend officieusement, mais lui aussi veut retrouver Boily. Il livre aux deux Européens le secret de la photo de 1968. Qui concerne Pierre Furhman, père d'Anouk, qui était alors ingénieur à l'Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales. Il avait ses raisons de collaborer avec son contact russe, Sergei Fabiew… La présence de Boily à New York est bientôt confirmée, car il s'en est pris à une jeune femme. Se méfiant de Steve Beaufort, Léo Matis se rend aux États-Unis. Logeant dans un hôtel de luxe à Brighton Beach, la cible de Léo Matis utilise sa véritable identité. C'est probablement le Colonel et ses sbires qu'il devra réellement affronter… L'étiquette "thriller" est bien pratique. Par exemple, on peut l'appliquer dès qu'un roman d'enquête, aussi ordinaire soit-il, devient un peu glauque ou que le héros dérape vers le sanglant. Fervent de polars, Jean-Marc Demetz est bien plus subtil que ça. En effet, l'histoire débute par des investigations assez traditionnelles, qui secouent déjà beaucoup. Pourtant, c'est bien dans un authentique roman d'aventures qu'il vient de nous faire pénétrer. À l'origine, une des plus énormes affaires d'espionnage de la Guerre Froide. Qui ne remonte pas si loin dans le temps, moins de cinquante ans, si l'on y réfléchit. Quant à l'évolution de la Russie et à ses méthodes, ne subsiste-t-il pas des séquelles du passé ? Il existe tant de façons de lobotomiser des gens. Si l'auteur n'est pas avare de détails sur les faits, il cultive malgré tout un climat fort mystérieux autant qu'un tempo idéalement rythmé. À travers le monde, nous suivons fiévreusement les protagonistes, le tueur conditionné et l'intrépide enquêteur. Un suspense nerveux à souhaits !
Parution le 23 mars 2016. 182 pages. 12,00€. C'est l'effet papillon... 26 décembre 2011. Lille la nuit, sur les bords de la Deûle. Anouk Furhman inspecte les bords des quais à la recherche d'un tueur en série qui doit théoriquement être présent et peut-être même habiter à bord d'une barge. Elle le repère et essaie d'entrer en contact avec son ami l'ex-commandant Léo Matis. Celui tarde à répondre, elle prévient ses collègues, s'étant réfugiée dans sa voiture. Lorsque Matis arrive enfin sur les lieux, il est vertement rabroué par l'un des responsables des forces de l'ordre. Anouk a été grièvement blessée par des hommes qui ont tiré sur elle et sont partis emmenant le suspect de meurtres en série sur des femmes. Seul le procureur Dudzinski, qu'il connait depuis près de trente ans, lui garde une certaine amitié. Matis est effondré, le pronostic vital d'Anouk est engagé et c'est sa faute si elle est à l'hôpital entre vie et mort. Matis avait fourni des informations à son ancienne collègue et amie, mais il n'avait pas su assurer par la suite. La faute à l'alcool. Le lendemain, l'esprit encore encombré des vapeurs de l'alcool, Matis se rend à l'hôpital prendre des nouvelles d'Anouk, puis rentre chez lui à Bruxelles. Quatre jours plus tard, le 31 décembre 2011, Dudzinski lui donne rendez-vous dans un bar. Il tient à lui montrer une photo, datant des années 60/70, représentant deux hommes discutant dans un parc. L'un des photographiés était fort connu en son temps. Il s'agit de Fabiew, un espion russe de la grande époque. Au dos de la photo, retrouvée dans la boîte aux lettre d'Anouk, une date : 1er mai 1968. Matis s'étonne se demandant non sans raison quel rapport il peut y avoir avec Boily, le tueur en série enlevé sous le nez d'Anouk. Pour Dudzinski, il n'existe aucun doute. Ce sont les Russes qui ont enlevé Boily. Mais pourquoi, à quelles fins ?
Plus tard, ailleurs. L'homme, qui s'exprime à la première personne, est enfermé et subit des tortures morales et physiques. Ceux qui l'ont enlevé et le supplicient ainsi connaissent tout de son passé, de son activité de tueur en série, jusqu'aux noms de ses victimes. Une lente mise en condition organisée par le Colonel. Une programmation mentale afin de lui inculquer une autre forme de s'exprimer, mais dans un domaine semblable. Du statut de tueur en série il est programmé pour devenir tueur à gages. Le Colonel possède ses raisons pour manipuler ainsi Boily, car c'est bien de lui dont il s'agit. Pour des motifs politiques qui lui sont propres.
Quelques semaines plus tard, après une sérieuse cure de désintoxication, Matis retrouve Dudzinski pour une nouvelle séance d'informations et de travail. Selon des sources fiables, Boily serait aux Etats-Unis pour mener à bien une mission délicate. Et Matis doit le contrer. Alors lui aussi s'envole pour New-York, descendant dans le même hôtel huppé que Boily.
Débutant comme un roman policier noir, Chrysalide bifurque légèrement vers le roman d'espionnage pour se terminer en apothéose dans le genre roman d'aventures. Dès le prologue, daté du 31 décembre 1968, le lecteur sent qu'il va planer en lisant cet ouvrage, puisqu'un personnage regarde à la télévision le reportage concernant le premier vol d'essai du Tupolev. Un mastodonte dont les ressemblances avec le Concorde étaient troublantes. Mais Jean-Marc Demetz fait jouer à ses protagonistes une terrible partie de poker-menteur, à l'issue incertaine, car la manipulation guide un grand nombre des personnages évoluant dans ce roman endiablé traversant allègrement les frontières puisque le dénouement nous entraîne jusqu'au Canada, dans une région désertique où plane l'ombre de Jack London. Mais les maîtres du jeu ne sont-ils pas manipulés eux-mêmes ?
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