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GERARD DELTEIL |
Pièces DétachéesAux éditions FAYARDVisitez leur site |
1145Lectures depuisLe lundi 29 Fevrier 2016
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Une lecture de |
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Prix du Quai des Orfèvres 1993. Parution 2 décembre 1992. 216 pages. 8,90€. Format numérique 6,99€. Un flic, même inspecteur de police, est un homme comme un autre. Patrick Ramon le sait bien, lui qui travaille au 36 Quai des Orfèvres sous les ordres de Josiane, une commissaire qui fait tout pour cacher sa féminité. Patrick ne ressemble en rien aux acteurs de cinéma, aux héros des séries télévisées américaines ou aux flics stéréotypés de la littérature policière. Ses horaires sont élastique, ce qui entraîne souvent de la part de sa compagne Evelyne des remarques désobligeantes et des accès de mauvaise humeur, fragilisant la vie de couple. Le travail d'enquêteur n'est pas une sinécure et parfois il faut être au four et au moulin. Un jeune Beur est retrouvé égorgé dans la cage d'escalier d'une HLM de Garges-Lès-Gonesse. La vue d'un tel tableau, même lorsqu'on est aguerri, n'est guère propice à faire passer le petit déjeuner dans de bonnes conditions. Et les à-côté ne sont pas plus enthousiasmants. Recueillir les dépositions auprès de locataires hostiles à la police s'avère souvent assez éprouvant. La découverte d'un second cadavre Porte d'Auteuil, si elle n'est pas réjouissante, sert au moins de dérivatif. Enquêter chez les bourgeois possède quelques avantages. Au moins on risque moins les bavures et les personnes interrogées marquent plus de respect envers les forces de l'ordre, même si ce respect est simulé. Patrick partage son temps entre ces deux affaires. Le jeune Beur pourrait être impliqué dans une histoire de drogue, d'ailleurs la présence de deux Colombiens incite à une telle hypothèse. Le cas de Pellegrin lui est plus délicat car le meurtrier a voulu faire croire à un suicide? Mais se suicide-t-on d'une balle dans la nuque, à moins de posséder la morphologie des gymnastes désarticulés. Derrière Pellegrin, un chirurgien propriétaire d'une clinique privée, mandarin médiatique, se profilent quelques magouilles financières. Jusqu'au jour où Patrick Ramon se rend compte que les deux affaires convergent.
Le Prix du Quai des Orfèvres 1993 est ce qu'on pourrait appeler une excellente cuvée. On s'étonnerait à moins sachant qu'en cette année 1992, Gérard Delteil possédait déjà à son actif une quarantaine de titres, dont certains avaient été récompensés par des prix. Le Prix Polar de la ville de Reims 1986 pour Votre argent m'intéresse, le Grand Prix de Littérature Policière 1986 pour N'oubliez pas l'artiste, le Prix Moncey 1988 pour Histoire d'os. Gérard Delteil n'était onc pas un inconnu et il n'a pas eu à forcer son talent pour voir son manuscrit honoré pour être publié. Certains pisse-froids avanceront (et ce fut fait pas Didier Daeninckx) qu'il n'était pas logique qu'un auteur reconnu se prête à ce petit jeu. Pour ma part je donne raison à Gérard Delteil, que j'estime, d'abord parce que le règlement du concours stipule que ce prix est destiné à couronner chaque année le meilleur manuscrit d'un roman policier inédit, et non pas que son auteur soit un parfait inconnu. Ensuite parce que d'autres auteurs ont été également récompensés par ce prix : Pierre Magnan qui publiait depuis 1945 et a obtenu le Prix du Quai des Orfèvres 1978 avec Le sang des Atrides, Maurice Périsset, qui avait débuté en 1950 et s'est vu récompensé en 1983 pour Périls en la demeure. Curiosité : L'un des personnages de second plan (faut pas trop en demander non plus) est mon homonyme patronymique. |
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