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ROLO DIEZ |
Vladimir Ilitch Contre Les UniformesAux éditions GALLIMARDVisitez leur site |
820Lectures depuisLe vendredi 17 Juillet 2015
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Une lecture de |
Vladimir Ilitch contra los uniformados - 1989. Traduction d'Alexandra Carrasco - Collection La Noire. Parution septembre 1992. 336 pages. 17,05€. Et les Unis forment quoi ? Prenez d'un côté l'armée, représentée par le Commandant Araiza, frustré sexuellement par sa femme, ayant une fille prônant des idées socialistes et un fils homosexuel. Et le lieutenant-colonel, adepte de la gégène, la torture infligée aux autres lui procurant une trouble jouissance. A leurs côtés Di Gioia, comptable et assistant du chef du personnel de l'usine Mercedes-Benz, indic des services secrets et anti-communiste. De l'autre côté, Don Ramon, un retraité ayant travaillé dans une maison d'édition, amateur de bandes dessinées et décidé à dévaliser une banque. Son compère Mastretta, anarchiste, qui vit en reclus dans un hôpital neuropsychiatrique. Et son ami Vladimir Ilitch, un prénom imposé par son père en représailles du vœu de la mère d'appeler l'aîné Amadeus. Vladimir dont il a fait la connaissance sur un banc et qui partage avec lui la même passion, ses héros se nommant Hulk, l'Homme Araignée, von Kranach ou Vito Nervio. Le lien, c'est le soldat Artime, dactylo d'Araiza, proxénète à ses heures et pourvoyeur de blanche à l'occasion. Plus quelques trouble-fêtes dont Amadeo, le frère de Vladimir, conspirateur à l'ERP, une des nombreuses branches hostiles au pouvoir en place ou Gabriela, l'égérie du groupe et le responsable. Passons à l'ambiance qui règle ces divers personnages. Di Gioia est chargé de relever parmi le personnel de son entreprise les subversifs susceptibles de déstabiliser le régime argentin. Le Responsable confie à Amadeo le soin de supprimer Di Gioia. Mais le comptable abat son agresseur. Vladimir dont l'esprit est imprégné des aventures de ses super-héros, rumine sa vengeance tout en pensant au braquage de la banque. Quant à Artime, il louvoie, utilisant les services de Marcia, sa compagne, pour prendre dans ses rets le colonel Salinas. Car Artime, dont le cœur penche à gauche, n'est qu'un infiltré dans l'armée. Di Gioia le dénonce à Araiza qui doit en outre s'occuper d'un hold-up bancaire. Les deux retraités alliés à Vladimir et à Juan Carlos, le caissier, ont mené à bien leur entreprise contre le coffre-fort de la banque, symbole du capitalisme. Seulement le quatuor a naïvement élaboré l'action dans un café jouxtant l'édifice, prenant en otage quelques clients et le patron du bar, s'appelant au cours de l'effraction par des numéros ou par leurs noms.
Un roman picaresque à double détente, et dont la fausse moralité ne peut qu'être sauve à cause du contexte. L'action se passe en 1976-1977, et plus que l'attaque de la banque, qui réussit malgré de nombreuses bévues, et donc en fait s'inscrit comme le gag de l'intrigue, ce sont les griefs politiques qui mènent la danse. Véritable diatribe contre le pouvoir argentin en place, contre l'autorité et l'administration militaire, Vladimir Ilitch contre les uniformes dénonce l'anarchie entre les divers groupes de gauche de l'opposition, et face à l'idéal de certains, le défaitisme de responsables. Vladimir se prend et prend ses héros de bandes dessinées au sérieux, et comme un grand enfant traverse les embûches parce qu'il ne les voit pas, ne veut pas les voir. Un roman faussement humoristique, irrévérencieux et Rolo Diez déboulonne de leur piédestal militaires et pékins, révolutionnaires et psychiatres, dictature et anarchie.
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