|
|
JEFFERY DEAVER |
Châtié Par Le FeuAux éditions OMBRES NOIRESVisitez leur site |
1274Lectures depuisLe vendredi 3 Juillet 2015
|
Une lecture de |
Hermosillo est la capitale de l’État de Sonora, au Mexique. La température y est de trente-six degrés, en ce mois de mai. Venu de Washington, P.Z.Evans s'y trouve en compagnie de son confrère mexicain Alejo Díaz. Ce sont des agents fédéraux, des exécuteurs. Leur cible actuelle n'est autre que Alonso María Carillo, aussi connu sous le surnom de Cuchillo, le “Couteau”. On le soupçonne d'être à la tête d'un des cartels de Sonora, responsable de plusieurs milliers de morts, et trafiquant de drogue. “Aux yeux du monde, Cuchillo était un homme d'affaire audacieux doublé d'un philanthrope… Apparemment, il avait fait fortune en créant des entreprises honnêtes et florissantes, réputées pour traiter correctement leurs employés tout en étant respectueuses de l'environnement.” Dans sa propriété d'Hermosillo, cernée d'un haut mur équipé d'un fil électrifié, Carillo est entouré d'une sécurité maximale, sous la direction du garde José. Les bâtiments sont dotés de vitres blindées. Carillo n'est pas seulement un businessman affichant sa loyauté et son intégrité, c'est un homme distingué et cultivé. Collectionneur de livres rares, donc fort coûteux, il dispose d'une vaste bibliothèque abritant vingt-deux mille ouvrages. Des éditions originales, avec souvent des autographes de ces écrivains. “Les gens refusent d'accepter que je sois simplement un homme d'affaires. Ils pensent que si je réussis, c'est parce que je suis un criminel et que je mérite donc d'être attaqué. C'est injuste !” Carillo sait qu'on lui prête l'intention de commettre un attentat contre un bus de touristes. À Washington, Billings est l'organisateur de l'opération visant Carillo. La dangerosité du Mexicain lui paraît désormais plus douteuse. Il ne se comporte pas du tout tel un mafieux. Un gentleman âgé de cinquante-sept ans, plutôt qu'un chef de cartel ? Néanmoins, Billings confirme l'exécution, exigeant la destruction complète des preuves qui pourraient prouver une intervention des Fédéraux. Pour Evans et Díaz, le point faible de Carillo, ce sont les livres : voilà la base sur laquelle ils élaborent leur plan d'attaque. Puisqu'on doit lui apporter un exemplaire rarissime d'un livre de Charles Dickens, “Le magasin d'antiquités”, ce sera Díaz qui va s'en charger à la place du vendeur habituel. Carillo en profite pour lui faire visiter les lieux, en particulier sa bibliothèque personnelle… Cette longue nouvelle (ou novella) de Jeffery Deaver traite un sujet criminel, comme il se doit. Les “gentils” agents gouvernementaux ont pour mission d'abattre le “méchant” caïd mafieux. Du moins, est-ce ainsi qu'on a présenté la situation aux Fédéraux. Ceux-ci vont introduire un objet piégé chez leur cible, le supposé mafieux. Du moins, est-ce ainsi que l'auteur nous raconte les faits. On verra ce qu'il adviendra, au fil du récit. Comprenons quand même que, avant tout, cette histoire est un hommage aux livres. La bibliothèque d'Alonso María Carillo recèle des éditions très rares de nombreux grands classiques, n'omettant pas des romanciers beaucoup plus grand public : “…les auteurs de romans policiers ou de romans populaires maîtrisent souvent mieux leur art que les auteurs soi-disant littéraires. Les lecteurs le savent : ils préfèrent de bonnes histoires à des artifices prétentieux.” C'est ainsi que Conan Doyle et Dashiell Hammett côtoient Proust et F.Scott Fitzgerald, que Graham Greene et Ian Fleming sont près de Virginia Woolf ou de William Faulkner. À la fin de “Châtié par le feu”, on trouve un entretien avec J.Deaver. Outre son métier, son inspiration, il y évoque certains auteurs de polars qu'il apprécie. Un roman court à l'intrigue et au contexte fort agréables. |
Autres titres de |