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GERARD DELTEIL |
Balles De CharitéAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
1620Lectures depuisLe vendredi 12 Juin 2015
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Une lecture de |
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N°2213. Parution janvier 1990. 192 pages. Réédition Folio Policier N°145. Parution janvier 2000. 5,80€. Disponible sur le site de la Série Noire. Et pour dix balles, t'as plus grand chose... Les associations caritatives ne se comptent plus et se déclarent une guerre impitoyable. C'est à qui aura le plus de parts de marché, le plus de partenaires sociaux, d'aides des finances publiques et de clients secourus, la meilleure image de marque. La répartition du budget humanitaire étant fonction du nombre de secourus. Dans un Paris où les pauvres sont légion et vivent dans des quartiers déclassés, où les riches paradent dans des sites protégés tout en s'ennuyant fermement, Cesbran, l'un des employés de la Compagnie du Christ tente de sortir son épingle du jeu. Alors qu'il démarche dans une tour du Front de Seine et promet le rétablissement de l'électricité si les habitants lui confient leurs intérêts, Deschiens, le chef de marketing, lui propose une mission particulièrement délicate. A cause de l'insécurité, des attentats terroristes, des restrictions de déplacement, les riches n'osent plus bouger de chez eux d'où leur ennui. Cesbran doit recruter parmi les déclassés des animateurs sociaux qui organiseront des soirées récréatives, racontant de quelle façon ils survivent dans leur zone, dans leur ghetto. Une mission simple en apparence, qui flatte l'égo de Cesbran mais en même temps le démarcheur se demande s'il n'est pas l'homme de paille d'un coup fourré. Il se rend au Nouvel Auber, lieu de sa nouvelle activité, et prend contact avec le directeur d'une agence de voyage susceptible de le mettre en relation avec des personnes intéressées par ce genre de soirées. Cela ne plait guère à Dorval, héritier d'un consortium électronique mais Cesbran sait défendre sa cause. Parmi ses trois recrues, une femme, Hélène et deux hommes dont il n'est pas sûr à cent pour cent. La première soirée, avec Hélène comme animatrice, se passe bien et Cesbran est conforté dans sa mission. Il découvre dans la chambre d'hôtel voisine de la sienne le cadavre d'un journaliste, qui enquêtait sur un trafic de conserves soi-disant fabriquées pour le compte de la Compagnie par de nouveaux esclaves, ce qui est contraire à l'éthique des associations humanitaires. Il a juste le temps de copier sur disquettes les fichiers du journaliste avant l'intrusion des policiers, disquette qu'il soumet à l'un de ses amis. L'homme est assassiné et sa femme révèle à Cesbran que la Compagnie procédait à des jeux d'écriture pour racheter des actions du groupe Dorval. Ce qui là encore est contraire à la déontologie des associations caritatives. L'un des deux collaborateurs de Cesbran, chargé de surveiller Hélène, lui apprend qu'elle bricole dans sa chambre avec du matériel électronique. Il n'a guère confiance en Hélène qu'il a vue en compagnie d'un pontife de chez Dorval puis au restaurant avec Deschiens. Alors qu'il flâne dans la Boule avec Véro, sa compagne, il est témoin d'un attentat. Les victimes se comptent par dizaines. Cet attentat a pour conséquence de faire chuter les actions du Groupe Dorval.
A une époque où l'on ne parle que de solidarité, aides pécuniaires, assistance en tout genre, cette vision futuriste d'un Paris contrôlé par différentes associations de bienfaisance n'est qu'une fabulation qui malheureusement risque de devenir à plus ou moins longue échéance réalité. Un roman d'anticipation, en marge au catalogue de la Série Noire, qui malgré cette extrapolation d'un avenir plutôt sombre reste foncièrement policier et noir. Curiosité : Ce roman a été écrit sur une idée d'Eric Le Braz. |
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