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KISHWAR DESAI |
Les Origines De L'amourAux éditions L'AUBE NOIREVisitez leur site |
958Lectures depuisLe vendredi 3 Avril 2015
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Une lecture de |
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Voilà un roman que je n’ai envie de défendre que pour de mauvaises raisons. Car disons-le : il est soit mal écrit, soit mal traduit. Je penche pour la première option car ses imperfections résident entre autres dans des sauts temporels de l’intrigue dont on ne sait plus par moment si elle se déroule sur des mois ou des jours. Il y a aussi l’héroïne. Comment savoir si elle est crédible ou pas ? Difficile en tout cas de s’identifier à cette femme qui passe son temps à picoler (ça encore…), enquêtant vaguement, se prétendant immariable mais cherchant l’amour avec un cœur de midinette que ne renieraient pas les studios de Bollywood… Oui, Bollywood car c’est là que réside l’intérêt de ce roman qui se déroule certes en partie à Londres, mais surtout à Mumbai (Bombay) et Delhi. Peinture sans illusion d’une Inde où règne de manière endémique la corruption, où rien ne résiste à l’appétit du lucre. Portrait du statut misérable des femmes et des enfants, de la folie prégnante et apparemment indépassable du système des castes. La fable est intéressante : détournement d’embryons, traitements illégaux via des cellules-souches, location de ventre de femmes exploitées comme mère porteuses pour quelques poignées de roupies. Et puis l’interrogation, pour finir, la mise en regard des sociétés occidentales et indiennes. Si vous ne le saviez pas, vous percevrez combien les systèmes culturels de références sont à des années lumières les uns des autres. Donc même si ce roman est bourré d’imperfections, si l’intrigue est un peu téléphonée, les personnages assez peu convaincants, une fois sorti de l’héroïne : assistante sociale bougonne et fleur bleue, on peut faire un voyage intéressant et s’interroger sur nos propres positions. Adoption par des couples homosexuels, mères porteuses, FIV. Tout ce que permet l’argent, détresse humaine exploitée par des gens avides alors que des enfants crèvent dans les caniveaux des rues menant aux cliniques. Un roman bourré de bonnes intentions. Un bon roman ? À vous de décider, je suis peut-être trop sévère. Du même auteur vient de paraitre « La Mer d’Innocence ». Dans ma pile à lire… qui s’est effondrée… |