|
|
MILDRED DAVIS |
La Chambre Du HautAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
1058Lectures depuisLe dimanche 1 Mars 2015
|
Une lecture de |
The room upstairs - 1948. Traduction de Lola Reinova. Parution 1965. Réimpression Mai 1997. 272 pages. 7,80€. Un classique de la littérature de suspense... Le mystère plane sur la maison des Corwith, sise dans le Bronx, faubourg campagnard de New-York. Swendsen, le nouveau chauffeur embauché pour un mois, s'intéresse de près à ses patrons, à leurs habitudes, inspectant l'état de leurs voitures. Il interroge les employés, la cuisinière, Weimuller le maître d'hôtel, et surtout Patricia, la femme de chambre. Minou, la plus jeune fille des Corwith vit cloîtrée dans une chambre à l'étage depuis son accident de voiture qui l'a laissée défigurée. Minou touche à peine à ses plateaux repas, joue parfois du piano. Ce sont les seules manifestations de sa présence. Dora et Hilda, ses sœurs, et ses parents en parlent, de même que les domestiques, mais avec réserve, avec réticence. Surtout Hilda qui exprime un profond ressentiment envers cette adolescente choyée, adulée, plus belle qu'elle et qui avant son accident était le pôle d'attraction de la maisonnée. Minou qui attirait les hommes et était détestée des femmes. Au cours d'une séance d'hypnose, Helen, une amie de la famille, est priée de tuer Dora qui joue le rôle de Minou, avec une pipe. Elle laisse échapper l'arme improvisée et la ramasse. Ce n'est plus un article de fumeur qu'elle brandit, mais un canif tombé malencontreusement d'une poche. Swendsen surgit à temps pour immobiliser son bras. Ce n'était qu'un incident qui s'inscrit parmi tant d'autres. Patricia confie au cours d'un repas bien arrosé à Swendsen qui ne lui est pas indifférent, que malgré les affirmations de la famille, Minou n'aurait pas été seule dans la voiture lors de son accident. Dora doit se marier avec Francis et la noce se prépare dans la fièvre mais pas dans l'harmonie. Francis, qui est docteur et a ausculté Minou après la tragédie, ne semble pas empressé auprès de sa fiancée. Un jour, alors qu'il vient de déposer Corwith à son bureau, Swendsen aperçoit la voiture d'Hilda. Il la suit et entre comme par hasard dans le restaurant où elle déjeune. Il lui fait du gringue, l'invite dans une boîte de nuit et passe un mystérieux coup de fil. Sur le chemin du retour ils passent devant la propriété des Batchfleder. Des hommes fouillent dans les buissons à l'aide de torches électriques. Un événement qui trouble fortement Hilda. Le dimanche suivant, alors que la cérémonie du mariage doit avoir lieu, l'effervescence règne chez les Corwith. Hilda va d'un groupe à l'autre, à moitié ivre. Dora trébuche dans l'escalier et se foule une cheville ce qui entraîne au grand soulagement de Francis le report du mariage. Lewis, le jeune garçon des Corwith est affolé : Minou n'est pas dans sa chambre.
Premier roman de Mildred Davis, écrit alors qu'elle fréquentait encore le lycée, La Chambre du haut n'en est pas moins construit avec rigueur, avec minutie, entretenant le suspense avec une pointe de sadisme, dévoilant peu à peu les arcanes de ce mystère comme une stripteaseuse se dévêt morceau par morceau, prolongeant l'attente du spectateur fébrile.
Du 9 février au 24 du même mois, on suit les investigations de Swendsen, n'étant pas dupe de sa couverture de chauffeur de maître. Mais l'hypothèse du maître-chanteur vient immédiatement à l'esprit et rien ne laisse supposer qu'il s'agisse d'un policier, à moins de connaître les numéros de téléphone new-yorkais. Le récit est subtilement découpé par la narration en filigrane d'une femme évoluant dans une chambre, et lisant un carnet intime. Cependant subsiste un mystère qui permet toutes les extrapolations : la mort de Dora, fauchée par une voiture.
Curiosité : On peut lire en exergue à ce roman : Cet ouvrage a paru en 1950 dans la Série Blême. C'est sa qualité et le faible tirage de l'édition antérieure qui nous ont incités à la publier dans la Série Noire.
Citation : L'ennui de l'enseignement gratuit, dit-elle d'un ton acerbe, c'est que n'importe qui, à commencer par le balayeur des rues, se croit psychologue à ses heures. |
Autres titres de |