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DIDIER DAENINCKX |
Voiles De MortAux éditions PETITS POLARS DU MONDE |
3304Lectures depuisLe dimanche 23 Juin 2013
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Une lecture de |
Louise ? Michel ? Un clin d’œil ? Installé sur l’île d’Iririki, dans l’archipel de Vanuatu, depuis quelques temps, Michel occupe son temps en petits boulots. Accompagnateur par exemple pour touristes désireux de découvrir la faune et la flore locales, ou guide présentant des tableaux classiques et naïves dans une galerie de peinture. Une vie calme, rangée, sans soucis majeurs, ponctuée de dégustation de kava, une décoction des racines d’une plante de la famille du poivrier. Le goût est assez proche de celui du produit que les dentistes injectent dans la mâchoire, avant de passer la roulette. L’effet est le même, ça insensibilise et ça donne un curieux sentiment de dédoublement, dans les muscles, les organes, les nerfs et jusque dans le cerveau (je suis désolé mais je n’en ai pas sous la main à vous proposer). Donc Michel vaque tranquillement louant au mois un bungalow pied dans l’eau. Le rêve ! Jusqu’à ce petit matin où à peine réveillé il va nu à sa fenêtre afin de scruter l’état du ciel. Une jeune femme est à bord d’un catamaran, se battant avec son embarcation pour la mener vers la passe. Il l’apostrophe, elle dévisage amusée sa modeste virilité matinale mais ne dit pas non à sa proposition de prendre le petit déjeuner ensemble. Pas pour maintenant, car elle est occupée. Il la retrouve un peu par hasard sur le marché et les présentations ayant déjà été faite, pas selon les critères bonnes manières, il ne leur reste plus qu’à échanger leurs prénoms. Elle s’appelle Louise et veut bien déjeuner en sa compagnie. Ils entament un papotage de bon aloi et quelques confidences de part et d’autres. Elle a loué son catamaran en Nouvelle Calédonie et a entrepris une longue traversée du Pacifique, seule à bord. Michel est sur l’île suite à un démêlé avec un baron de la drogue à qui il doit de l’argent. Le soir même ils font connaissance un peu plus intimement, plus que ça même, pourquoi se montrer restrictif, et elle lui propose de continuer ensemble ses pérégrinations maritimes. En réalité ce voyage a un but bien précis, mais elle ne précise pas exactement en quoi ça consiste. Et le pauvre Michel ne sait pas que son voyage l’emmènera au milieu d’un cimetière de ferraille. Ce court roman, qui en réalité est une nouvelle, est une incitation à l’exotisme, à visiter les îles paradisiaques, qui ne le sont plus guère depuis que les Européens se sont installés dessus. Mais ceci est une autre histoire. C’est également le prétexte pour Didier Daeninckx de pointer du doigt des négligences, des défaillances, dans la gestion de déchets, le tout sous couvert d’un humour noir qui pourrait être aussi de la mauvaise humeur. Si l’on s’attend à l’épilogue, il n’en reste pas moins que l’on a effectué une belle promenade en mer en compagnie de Louise et Michel. |
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