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JEFFERY DEAVER |
La Vitre BriséeAux éditions POCHEVisitez leur site |
2155Lectures depuisLe mardi 3 Janvier 2012
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Une lecture de |
J’en demande bien pardon à tous les handicapés de chair et d’os que cela pourrait froisser, mais j’ai dans l’idée qu’il est très tendance aujourd’hui, après « Intouchables » de faire d’un tétraplégique, un héros de fiction. L’avenir nous dira si le phénomène dépassera la mode. Si les regards, au quotidien, donneront le statut d’humain à ces malades, il est vrai trop souvent transparents pour leurs contemporains. On ne peut toutefois accuser Deaver de céder à la mode puisque le duo Lincoln Rhyme et Amélia Sachs figure déjà dans de nombreuses autres aventures. Sept romans dont le premier, le Désosseur, a été adapté pour le cinéma avec Denzel Washington et Angelina Jolie dans les principaux rôles –sous le titre : Bone Collector- Rhyme est aidé au quotidien par un jeune assistant et une équipe de choc, outillé d’un logiciel de reconnaissance vocale qui lui rend bien des services. Il faut dire que Rhyme rentabilise à merveille toute cette aide : il était, et reste, malgré son handicap consécutif à une fusillade, un enquêteur criminologue réputé, très affuté dans l’exploitation de tout ce qui touche aux prélèvements sur scène de crime. Il a pour auxiliaire sur le terrain une splendide rousse, incendiaire et amoureuse comme il se doit, pas le moins du monde embarrassée par le handicap de son amoureux. Dans cet opus, donc, Rhyme et son handicap sont confrontés à un mystérieux personnage, tueur en série indétectable. En effet, pointu en matière de collecte des innombrables traces que nous laissons tous sur la toile, l’individu est jusqu’alors passé inaperçu. Changeant de modus operandi à chaque meurtre, il trouve de surcroit le moyen de faire accuser des tiers de tous ses crimes. Or, cette fois, c’est un cousin de Rhyme, autrefois aussi proche qu’un frère, qui se trouve injustement mis en cause.Suspens, tension, interrogations intimes, contre la montre quand il s’agit de délivrer sa compagne alors que l’agresseur renvoie cruellement le héros à son impuissance physique, cette « Vitre Brisée » n’est pas qu’un énième thriller, sous genre : serial killer. S’appuyant sur de récents articles de presse on ne peut plus véridiques, Deaver fait le point sur l’incroyable puissance dont disposerait qui saurait récupérer toutes nos traces électroniques. Toute la trame du roman repose sur l’immense pouvoir qui s’offrirait à qui voudrait collecter et centraliser nos imprudentes confessions bancaires et d’identité sur le net. Et on le lit pas sans un frisson épouvanté les mésaventures d’un quidam dont la vie a été ruinée par un vol d’identité électronique qui l’a laissé misérable.Banque de données, vente de fichiers, fous anti toile, toutes les possibilités sont intelligemment mises en scène, et peuvent, pour les oublieux, servir de rappel à l’ordre. Est-on jamais assez prudent ? Quel guetteur peut de cacher derrière cette vitre brisée dans un immeuble anonyme ? 651 pages, 8 € |
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