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FRANCOIS DARNAUDET |
Au Château D’alcoolAux éditions RIVIERE BLANCHEVisitez leur site |
1818Lectures depuisLe vendredi 4 Novembre 2011
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Une lecture de |
« ‘’ Bon, ben, çà , c’est fait ! ”. C’est sur ce lapidaire commentaire intérieur que Dugommier posa sur son bureau, envahi de piles de livres, le dernier roman de François Darnaudet. L’aigre et lente sonnette du piano, où mitonnait une langue de bœuf charcutière, venait juste de l’appeler : ting… tong… ting… tong. Il lui faillait passer à ce moment précis où la sauce doit être acidifiée d’une cuillère à soupe de câpres et d’une dizaine de cornichons coupés en rondelles de cinq millimètres. Encore trois à cinq minutes et le mets sera mis à table… Dugommier, en garnissant chaque assiette, se dit qu’on a beau se targuer de qualités cuisinières, reste toujours ce moment où chaque convive hume, goûte, mâche, regarde ailleurs avant que d’un souffle, d’un regard complice, d’une mâche silencieuse, le verdict tombe. C’est le moment qu’il choisit, fier et tout de même inquiet, pour servir sa botte secrète : un Cahors, Le « Clos Siguier » 2007. »
La cuisine c’est comme l’écriture ; c’est - quand même - quand le plat est apprécié qu’on peut prétendre écrire une, voire des recettes.. C’est au pied du piano, qu’on estime le gâte-sauce… Non ?
J’ai lu en quelques heures, mais aussi en quelques jours le roman de François Darnaudet. Le narrateur, critique de cinéma (horreur, malheur me chante l’Orchestre du Splendide…) et, qui plus est, écrivain se trouve embarqué dans l’écriture de la fin d’un scénario. Une bande d’écrivains non spécialisés dans le genre (Horreur, non ! Polar, oui !…), mais amis d’icelui, mettent sur sa table d’écriture, un pactole dont il a besoin. Julien Gras, alias …s’y colle en même temps qu’il va mener une enquête sur un film d’horreur qui.. a tué ses rares spectateurs… La suite à lire… Oui, j’ai lu d’une traite ce roman, j’ai aimé (de nouveau) l’écriture de l’auteur : pas de fioritures, la cadence de chapitres courts et cinglants, un humour à la fois potache et cultivé. Il invite le lecteur à se promener dans l’univers d’un Paris zarbi..qu’il peint de quelques traits… Oui, j’ai aimé ce narrateur à la fois paumé et terriblement sûr de lui, prêt à aller jusqu’au bout de ses amours et vérités.. Oui, j’ai aimé l’habile histoire bien qu’elle souffre d’un défaut : elle méritait d’être moins maligne, plus aboutie, plus radicale. L’auteur, je le pense, a eu peur de sa création artistique. Il s’est mis sous les fourches caudines de références amicales (trop de noms compliqués – des alias inutiles - qui cachent mal des clins d’œils affectueux…).
Maintenant et j’en reviens à la métaphore culinaire, suis-je bien autorisé à critiquer ce roman ? Ne suis-je pas, après tout, qu’un convive particulier, attablé chez l’auteur ? De toute façon, j’ai vécu ce roman comme un moment unique de belle lecture à laquelle je vous invite quitte à vous demander de croiser votre avis et le mien..
Pascal ‘’ Dugommier’’ Polisset.
« Au château d’alcool », vous croiserez une étrange faune, faite d’adeptes extrémistes des films d’épouvante à la sauce gore fortement épicée et diluée à l’hémoglobine. Et si vous devrez partager l’affiche de ce film avec l’homme à la tronçonneuse, vous aurez le privilège de ne pouvoir mettre la main sur le théorème de Rolle et de décéder à la fin de la projection. Car comme chacun le sait depuis que Michel Rolle l’a énonce : « si une fonction dérivable prend la même valeur en deux points, alors sa dérivée s'annule au moins une fois entre ces deux points »… autant dire que votre mort est inévitable, car collatérale à ce lemme ! Mais n’en dévoilons pas davantage et contentons-nous de présenter le héros de cette fabuleuse aventure autour de la réalisation du remake d’un film mythique, stade suprême du film Z : le film qui a tué ses spectateurs et qui continue à occire les rares amateurs du genre lorsque ceux-ci parviennent à faire main basse sur sa version VHS. Donc, évoquons, en quelques mots, l’affable Julien Gras ! Auteur à mi-temps de série cruentée, chroniqueur inlassable de films sanguinolents, réduit à vivre dans une chambre de bonne sous les toits d’un immeuble bourgeois du centre parisien, il ne peut s’enorgueillir que d’être le père de la charmante Cuivre… Et voilà qu’à ce professionnel de la « sole » un triumvirat d’auteurs confirmés du meurtre en 180 pages demande de rédiger la fin de l’un de leurs écrits ! Étonnant, non ? Mais que l’on se rassure, ce chroniqueur « old style » qui « commence toujours par donner un résumé avant de décortiquer la structure » de peur que le lecteur de son jataka « se demande de quoi il parle » finira par visionner « La lune dans le caniveau » |
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