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GUY DELUCHEY |
Moi, TarzanAux éditions SEUILVisitez leur site |
1757Lectures depuisLe dimanche 14 Novembre 2010
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Une lecture de |
Créé il y a près de cent ans, en 1912, le personnage de Tarzan est très vite devenu un des grands héros populaires du 20e siècle. Fils d’aristocrates anglais décédés, John Clayton a été élevé par des grands singes hominidés possédant une forme de langage. C’est la guenon Kala qui s’occupa de lui dès l’âge de 13 mois, et le protégea durant son enfance. C’est elle qui baptisa du nom de Tarzan, qui signifie Peau blanche, le jeune Lord Greystoke. Enfant chétif, il devint un adolescent athlétique. Si, malgré sa taille d’1,83m, Tarzan restait plus petit que les membres de la tribu, il était plus souple, plus rapide et plus intelligent que les autres. Contre Tublat, le mari de Kala, et surtout contre le violent chef Kerchak, qui le détestaient depuis toujours, Tarzan parvint à imposer sa supériorité. C’est ainsi qu’il devint le Seigneur de la Jungle. Depuis Rudyard Kipling, avec son jeune héros Mowgli, en passant par tous les voyages extraordinaires de Jules Verne, les personnages et décors exotiques séduisaient le public de l’époque. Le colonialisme florissant explique aussi en partie cet engouement. Certes, les vingt-six tomes des aventures de Tarzan écrites par Edgar Rice Burroughs connurent un grand succès dans le monde occidental (il est traduit en France depuis 1926). Mais ce sont probablement les adaptations “visuelles” qui ont popularisé ce héros. Le comédien Elmo Lincoln incarna Tarzan au cinéma dès 1918. Puis ce furent Gene Pollar, Pierce Dempsey Tabler, James Pierce, Frank Merril, Buster Crabbe, Herman Brix, Glenn Morris, Lex Barker, Gordon Scott, Denny Miller, Jock Mahoney, Mike Henri, Miles O’Keefe (avec la sculpturale Bo Derek pour partenaire), qui personnifièrent le Seigneur de la Jungle. Il en est un que l’on n’a pas oublié, celui qui joua dans le plus grand nombre d’adaptations : Johnny Weissmuller (avec Maureen O’Sullivan comme principale partenaire). Ce fut le moins bavard des Tarzan, presque muet dans le premier film, ne prononçant que de quarante à deux cent mots dans les suivants. S’il n’était pas vraiment acteur, Johnny Weissmuller parlait pourtant parfaitement anglais. Pour la période plus récente, Christophe Lambert incarna Tarzan dans une des meilleures versions; puis Casper Van Dien et Jane March furent Tarzan et Jane en 1997. Le cinéma a beaucoup simplifié les intrigues imaginées par Edgar Rice Bourrough, évitant généralement de rappeler l’ascendance aristocratique de Tarzan. L’important était qu’il soit un beau sauvage musclé entraîné dans de multiples péripéties. Plus tard, dès 1966, les séries télé donnèrent sans doute davantage de caractère au personnage. La bande dessinée fut un excellent vecteur populaire, certainement plus proche que le cinéma de l’esprit de ces aventures. À partir de 1929, Harold Forster fut le premier à mettre en scène Tarzan en BD. Puis Burne Hogarth créa de nombreux épisodes, souvent considérés de qualité supérieure. Beaucoup d’illustrateurs adaptèrent ensuite Tarzan en bande dessinée (12000 seraient recensées). C’est la riche histoire du Seigneur de la Jungle que Guy Deluchey retrace dans son ouvrage "Moi, Tarzan", publié chez Seuil. Foisonnant d'images et de détails sur l’intégralité de l’œuvre et de ses adaptations, il entre dans la catégorie Beaux-Livres. Collectionneurs et passionnés de culture populaire pourront redécouvrir ce héros faisant partie du Panthéon privé de beaucoup d’entre nous. |