Mais que font donc San-A, son fils Toinet, l’impayable Béru et l’inénarrable Berthe sur les pistes de ski de La Toussuire en cette veille de Noël ? Pour skier me rétorquerez-vous ! Accessoirement répondrai-je, mais surtout pour accomplir une mission. Vous me croirez ou pas mais ils doivent refroidir un dénommé Pipo Fellaci, moniteur de ski. C’est pour de faux, mais vous ne le direz pas, promis ? Seulement voilà qu’un grain de sable sous la forme de Lanturleau vient semer la pagaille dans une opération bien huilée. Lanturleau qui fut un collègue de promotion de San-A et est actuellement en poste à Albertville. Un choc percutant incontrôlé contre le traineau qui emmène le corps de Pipo à la station, et l’homme est définitivement réduit en cadavre. Enfin pas vraiment. Pipo a la vie dure, mais le chewing-gum qu’il vient d’ingérer lui est fatal. On n’échappe pas au cyanure. Mission ratée pour San-A et ses acolytes, qui devaient simuler une agression afin de mettre Pipo à l’abri d’un agresseur coriace, ingénieux et fétichiste. En effet depuis le mois d’août, le 23 de chaque mois exactement, un homme est assassiné dans des circonstances spécifiques et raffinées. Le premier de la liste, Mekèl Belboul, moniteur de rafting, est abattu à coups de flash-ball alors qu’il essayait d’enseigner les rudiments de ce sport à des adolescents. Le 23 septembre, Situva Tuvaniké décède lors d’un saut à ski, sa corde ayant été sabotée. Le 23 octobre, Vaszy Kaszilpö est déchiqueté par une balle de golf piégée, et pourtant le golf n’est pas réputé pour être un sport extrême. Le 23 novembre une jeune femme en goguette décède des inhalations d’une cigarette empoisonnée. Mais il ya eu erreur sur la personne, c’était Pipo qui visé et qui n’écoutant que son bon cœur avait offert la cibiche mortelle à la défunte, en attendant des relations moins tabagiques et plus charnelles. L’enquête sera courte dans le temps mais réservera de nombreuses surprises à nos protagonistes, les cadavres s’essaimant dans la station de ski et ses alentours comme des cailloux noirs et roses sur la neige virginale. Berthe saura alimenter la jalousie de Béru en surfant sur les vagues du plaisir tandis que son mari rongera son frein en ne la retrouvant pas dans le lit conjugal et hôtelier. Patrice Dard qui a repris le flambeau à la disparition de Frédéric Dard, et peut-être même avant, possède le ton, la verve, le sens des dialogues et des situations qui nous étaient chères, redonnant aux aventures de San-Antonio ce côté bon enfant que l’on appréciait dans les années 60. La bonne humeur, quelques coups de gueule, des parenthèses comme celle concernant le pourquoi du S à essuie-glaces alors que le pare-brise n’est que d’un seul tenant, mais beaucoup moins de digressions pessimistes qui engluaient les aventures de San-A dans les années 90. Un bon cru placé sous le signe du tabac, en témoignent les têtes de chapitres, tandis que les différentes parties du roman font référence à des films.
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