De l'eau dans le grisou de Jean-Paul DELFINO


De L'eau Dans Le Grisou DELFINO2

JEAN-PAUL DELFINO

De L'eau Dans Le Grisou


Aux éditions METAILLE

1853

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Jean-Paul DELFINO




Une lecture de
L A

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L’auteur est du Sud (Est). C’est ce que certains caractérisent de « polars du sud », ce qui chez Rompol, antre des spécialistes, a déclenché un échange de courrier autour du thème : et pourquoi pas le « polar Breton »…
Alors comme nous n’avons nullement l’intention de railler ce polar gardons nous d’utiliser ce terme et venons-en à l’essentiel, aux aventures de « Vieux Switch ».
Quoiqu’il soit difficile de faire l’impasse sur le « pays » :
« Il aimait cette ville faite de gros villages, de tuiles ocre, de quartiers où les parfums puissants vous sautent à la gorge. Il l'aimait pour son Tonin du dimanche, pour ses touristes qui se faisaient invariablement couillonner, persuadés pourtant de tenir le bon côté du manche. Il l'aimait aussi pour ses vieilles putes et ses nouveaux tapins à hauts talons compensés. Elles défilaient en ville avec la grâce d'autruches aux trous du cul cousus.
Marseille, c'était sa garce, sa roublarde aux sourires angéliques. Sa petite Gitane qui trottait sur le front de mer, la peau dorée comme un pain d'épices.
Marseille était une femme, à n'en pas douter.
Elle était explosive quand elle puisait son âme dans les quartiers nord au goût de béton. Elle avait de la gouaille quand les grandes gueules du centre-ville refaisaient le monde avec leurs tirades garibaldiennes. Elle était courtisane quand, dans la zone sud, les ex-secrétaires soudain bien mariées se fardaient la voix pour jacasser connue à la télévision.
Marseille était une femme du caniveau et une femme de la haute. Une poissonnière au bon goût de safran, et une fausse duchesse bouillonnante de gentillesse et de perversité. »
« À quelques kilomètres de Marseille, Aix-en-Provence était une ville étonnante et charmante, au sens strict du tenue. Les hôtels particuliers, tirés au cordeau dans la partie sud du cours Mirabeau, présentaient des façades lisses, tranquilles, solides jusque dans leur discrétion.
Elles laissaient imaginer, derrière ces grandes fenêtres tendues de tissus provençaux, des secrets bien salaces que la pudeur se devait de dissimuler absolument. Ces hôtels silencieux du XVIII, aux plafonds hauts, à la sobriété aristocratique, étaient les gardiens muets de la cité
Bien malin celui qui aurait pu dire qui y vivait. Ce pouvaient être des nobles déchus, des stars en errance, des gourous au lustre fané. Ou bien quelques politicards en fin de course, les poches pleines et le thermomètre à regrets figé sur le zéro.
De l'autre côté du cours Mirabeau, tout changeait. L'architecture n'obéissait plus à aucune logique, elle s'in disciplinait avec une joie de gamine malicieuse, offrait un visage composé de venelles loufoques, inconséquentes. En traversant l'esplanade, on pénétrait soudain dans un mâchicoulis de ruelles étroites et commerçantes où le soleil ne descendait, au plus fort de l'été, que quelques minutes par jour. Lorsque Monseigneur daignait y darder ses rayons, les façades se teintaient d'une couleur jaune, sanguine. Elles explosaient de luminosité, de brillance et de baroque, sans aucune retenue. Rue Espariat, place d'Albertas, place des Fontêtes, rue de la Mule Noire ou place de l'Hôtel de Ville : cette partie d'Aix-en-Provence trahissait avec un plaisir évident sa jumelle, sagement alignée en cubes de l'autre côté du cours Mirabeau.
Ici, il fallait sans cesse monter, descendre, se laisser canaliser par la rue Esquicho Coudes ' et ses murs bombés en fesses d'ange. Il fallait oser lever les yeux jusqu'aux premiers étages des grosses bâtisses pour s'apercevoir que, sur certains balcons, les ferronneries noires étaient façonnées en forme de pénis. D'anciennes maisons closes.
C'était une débauche d'Atlantes à fortes épaules, de Maries postées dans des niches de pierres, de fontaines multiples dont la légende tenace affirme qu'Aix-en-Provence n'en possède pas moins de trois cent soixante-cinq. »
Tout comme on ne peut ignorer le « parler »
« ravi », « pignole », « fadas », « manderais un basseou », « gimblé », « faire péter un peu de caillasse », « bourragas », bancaous », « mazet », « calame », « bouffarels »… et encore, parole
Ni sous silence les « gens » :
« Il savait y faire, le Tonin. Pour un Pascal par tête, il chargeait les candidats à la croisière avec un bon sourire de ravi exposé dans une crèche municipale. Tous ceux qui faisaient mine de vouloir payer par chèque ou carte bleue, il les abandonnait sur le quai. Ceux-là, il ne les aimait pas. De toutes façons, il n'avait jamais eu de compte en banque et répétait à qui voulait l'entendre que son activité de promenades en mer ne lui couvrait même pas les frais fixes. Pour survivre, il bénéficiait de maigres aides que l'Etat voulait bien lui octroyer, au vu de l'inexistence légale de ses revenus. »
« À cette époque, la vie était dure. Mais simple. Des ennemis, il n'y en avait pas trente-six. Il y avait la faim, les patrons et les coups de grisou. Le grisou... Cette saloperie de vent sans odeur qui vous explosait à la gueule dès qu'il rencontrait une lampe de cuivre. »
Mais revenons-en à l’essentiel, c’est à dire à l’embrouille dans laquelle plonge « Vieux Switch ».
Il s’agit d’une histoire de pollution des eaux mener tambour battant, truculente et débordant d’humour… en deux mots : d'une histoire abracadabrante !
Abracadabrante?… jusqu’au jour où nous apprendrons que l’eau du robinet est impropre à la consommation…


 
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