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PIERGIORGIO DI CARA |
Hollywood PalermeAux éditions METAILIEVisitez leur site |
438Lectures depuisLe jeudi 25 Fevrier 2010
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Une lecture de |
À Palerme, Pippo Randazzo est un policier d’une trentaine d’années, appartenant à la Brigade Criminelle. Étonnant choix de carrière pour cet inspecteur, disposant d’autres ressources financières. Fils d’un ancien politicien qui s’est enrichi sans se compromettre, Pippo fut étudiant en science politique. “Au fond, je n’avais pas de perspectives […] Je passais des examens parce que c’était ça mon boulot. Puis il y a eu le concours d’inspecteur. Ça, ça me plaisait.” Il cultive une relation complice avec la psychologue Roberta, sans qu’ils soient encore amants. Il se sent bien à Palerme, chez lui. “Pippo aime vraiment sa maison, et depuis qu’un artiste loufoque a décidé d’installer l’inscription gigantesque HOLLYWOOD, elle lui plait encore plus. Au fond, la colline ressemble beaucoup à celle qui domine Los Angeles.” À la Criminelle, il dirige une équipe composée de Mauro, Andrea, et du jeune Sip. Ils sont chargés d’élucider le meurtre de Laura Nardi. Épouse d’un cadre de grosse entreprise, la victime a été assassinée avec une grande violence, à l’heure où elle préparait le dîner. Romeo Nardi, le mari, répond aux questions des policiers. Ce bel homme ne le semble pas tellement franc. Dès le lendemain, on retrouve dans le métro un petit morceau d’os du crâne de Laura Nardi et le marteau qui a servi d’arme. Selon Pippo, il ne faut pas réfléchir en policier. “Nous cherchons à donner une explication à tout, et nous le faisons en suivant le raisonnement du crime parfait […] C’est-à-dire que nous, nous ne savons pas ce qui se passe dans la tête de l’assassin.” Les téléphones de la famille Nardi sont mis sur écoute. Le mari reçoit une série de curieux appels muets. En le prenant en filature, la police constate qu’il a une maîtresse, responsable d’un club de fitness. Contrairement à ce qu’affirmait Nardi. La vidéo surveillance du métro ne couvre pas l’endroit où l’on a retrouvé l’arme et l’os. Pippo estime qu’on peut quand même tirer quelque chose des images de la station. Rien de probant n’apparaît, dans un premier temps. Le repas dominical chez ses parents offre une pause à Pippo. Le lundi, il s’adresse à son collègue du service anti-mafia, Salvo Riccobono. Celui-ci le met en contact avec un technicien expert en téléphonie. On identifie l’origine des appels muets, mais la personne, patronne d’une boutique, n’a aucun rapport avec les Nardi. Même en surveillant cette femme et son employée, les policiers ne sont guère avancés. Huit jours après le meurtre, l’enquête piétine. Le supérieur de Pippo le relance, car il aura du mal à faire garder le silence aux journalistes. Grâce au service scientifique, une des photos du métro va peut-être les aider… Il serait erroné de ne voir dans cette histoire qu’un roman d’enquête. Certes, il s’agit bien d’une affaire criminelle et d’investigations policières. “[Pippo] a l’habitude de considérer une enquête pour meurtre plus ou moins comme un problème mathématique. Tout doit répondre à des règles logiques, la difficulté consistant à trouver le point de vue correct. Une fois cela fait, tout devient d’une simplicité presque banale.” Pourtant, le récit ne concerne pas que la recherche d’un coupable. Par touches nuancées, on nous présente le quotidien du héros, ses origines familiales, sa ville de Palerme, sa relation particulière avec Roberta, des anecdotes sur l’univers du commissariat. Et tous ces petits rituels, collectifs ou personnels, finement observés par l’auteur. C’est cet ensemble d’éléments qui donne au roman sa crédibilité, son ambiance. Le contexte italien et sicilien, incluant les malversations et les questions mafieuses, apparaît en filigrane. C’est “en collègue” que Salvo Riccobono, le flic anti-mafia des autres romans de Piergiorgio di Cara, figure dans une scène. Un roman de belle qualité ! |
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