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DOM DAYAU |
Serial PiqueurAux éditions ELYTISVisitez leur site |
2419Lectures depuisLe mardi 22 Septembre 2009
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Une lecture de |
Quinquagénaire, le Pr. Vincent Cuvier exerce au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Surnommé Scaramouche, c’est un entomologiste passionné, entouré d’une équipe aussi férue des insectes que lui-même. Son assistant Lucien Ferchaud est, en outre, son partenaire au bridge (ils espèrent être finalistes d’un concours). Cuvier a transmis son enthousiasme à un gendarme, Frédéric Casties, créateur d’une unité spécialisée d’enquête. Pour certains crimes, l’étude des bestioles trouvées autour d’un corps apportent d’utiles éléments. Quand un cadavre mutilé en décomposition est retrouvé en forêt de Rambouillet, Casties détecte sur les lieux insectes et larves qu’il range dans des fioles: “À travers les parois de ses flacons, l’adjudant-chef observe le grouillement des arthropodes nécrophiles, qui forment la longue cohorte des travailleurs de la mort.” Si l’on a déterminé que la mort remonte à plus de deux mois, il reste difficile d’identifier le cadavre. Cuvier donne aux enquêteurs quelques éclaircissements sur les insectes nécrophages. Le plus surprenant est, sans doute, qu’on ait trouvé dans le slip de cet homme un insecte rare, d’une espèce qu’on estime disparue. Le meurtre semble revendiqué par un message signé Sekhmet. Cette référence à l’Antiquité, peut-être aux Plaies d’Égypte qui ruinèrent le pays, est aussi étonnante qu’énigmatique. L’équipe du Pr. Cuvier, ainsi que le légiste Beaucourt, cherchent tout ce qui pourra faire progresser l’enquête. On recense une deuxième victime au port de Gennevilliers, un cadavre dans un bloc de béton, à l’intérieur d’une caisse. Encore une fois, la signature de Sekhmet. Quel rapport avec la déesse ? “Sekhmet était la Puissance, vénérée à Memphis [Égypte]. Un corps de femme prisonnier d’une longue tunique, une tête de lionne coiffée d’une perruque et d’un disque solaire, elle incarnait la force dévastatrice. Elle était le spectre et le signe de la vie qu’elle portait. Sekhmet apportait les épidémies, mais certains de ses pouvoirs éloignaient les maladies.” L’adjudant-chef Casties espère que les insectes grouillant dans la caisse en bois donneront des indices. C’est surtout la coûteuse bague de l’homme qui peut offrir une piste. Quant à Cuvier, il n’aime guère ces symboles, paraboles et fariboles relatives à l’Antiquité. La troisième victime est un Roumain, qui aurait été piqué par une abeille. À moins que Sekhmet ne lui ait injecté du venin. Bientôt, après avoir identifié le bijou de la deuxième victime, l’affaire prend une tournure internationale. On apprend que cinq diplomates ont récemment disparu de façon mystérieuse. Le Commandant Goulard, des Services Secrets, s’en mêle lui aussi. Un nouveau cadavre, momifié, est découvert dans une contrebasse… C’est mieux qu’un “Traité d’entomologie à l’usage des béotiens”, mais le thème de ce roman est trop spécifique pour vraiment capter l’attention sur la durée. En nous transmettant ses connaissances sur le sujet, l’auteur semble beaucoup s’amuser, ce qui est plutôt un point favorable. Une part d’humour (surtout à travers le personnage de la râleuse Jeannette Musardier, minutieuse préparatrice de coléoptères au Muséum), et des références à l’Antiquité, sont les bienvenues. Toutefois, une certaine confusion plane : on ne sait trop qui mène l’enquête dans cette affaire, les experts de la cellule gendarmesque “Pharaon 78” ou l’équipe du Pr. Cuvier. Quant aux coupables, un peu “sortis du chapeau”, on les retrouvera grâce à un scarabée de jade et à leur vieille Audi. On pouvait espérer une histoire plus palpitante, plus convaincante. |