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JEAN-LOUIS DEBRE |
Quand Les Brochets Font Courir Les CarpesAux éditions LE LIVRE DE POCHEVisitez leur site |
680Lectures depuisLe mardi 22 Septembre 2009
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Une lecture de |
Prof de français, Olivier Spontini est intrigué par une scène à laquelle il assiste dans les jardins du Palais-Royal. Une jeune femme séduisante oublie un dossier sur une chaise. Avant qu’il ne réagisse, un homme s’empare du document et disparaît. Quelques jours plus tard, Olivier identifie aisément l’inconnue du Palais-Royal. Claire Brégançon vient d’être nommée Secrétaire d’État, chargée de la rénovation de l’État. Étonnant de constater que cette jeune femme, plutôt classée à gauche, apparaît comme une des ministres préférés du nouveau Président. Dans les milieux économiques et les sphères socialistes, on se promet d’être attentif à son sujet. Intrigué et attiré par Claire Brégançon, Olivier postule pour entrer au ministère. Engagé sans tarder, il est chargé d’écrire les discours de la Secrétaire d’État. Pas plus que lui, elle n’a d’idée précise sur la rénovation de l’État. Olivier commence par observer le microcosme politique. Après l’explosion d’une voiture près du ministère, c’est le hall du bâtiment qui est tagué. Peut-être vise-t-on déjà Claire Brégançon, à cause de ses anciennes opinions de gauche ? Pourtant, c’est le comportement de son frère Guy que la ministre craint le plus. Quand Olivier dîne avec lui, Guy Brégançon semble sincère en affirmant qu’il n’est plus militant. Il évoque un nommé “Pilote”, meneur des mouvements de l’ultragauche, qui fut naguère l’amant de sa sœur. Olivier ne peut exclure que Guy sont un habile manipulateur. Dans le même temps, un corps anonyme est découvert au Bois de Boulogne. Victime d’une attaque cardiaque, le cadavre a été déplacé, ce qui rend la mort suspecte. Quand vient la rentrée, la ministre estime qu’elle doit “exister politiquement”. Elle a engagé Marie, attachée de presse, et envisage de publier un livre. Sans trop en dire sur “les épisodes périmés” de son passé, ni parler de son frère. Anxieux, Olivier sent une sourde menace autour de lui, l’attribuant à la petite enquête qu’il mène sur les milieux de l’ultragauche. Le fils du concierge du ministère parait impliqué dans l’affaire du Bois de Boulogne. Quant à Guy Brégançon, il finit par dévoiler son vrai caractère. Il n’est pas loin du chantage lorsqu’il impose à sa sœur un rendez-vous avec un puissant député russe. Les motivations de Guy Brégançon restent imprécises. Gare aux risques de corruption, insiste Olivier, sans être vraiment écouté de sa ministre. Quand le fils du concierge est interpellé par la police, il avoue vite avoir été commandité. Didier Darak, tel est le nom de la victime du Bois de Boulogne, empoisonné à la digitaline. Plus connu sous son pseudo de militant de l’ultragauche. Face à une situation potentiellement dangereuse, Olivier songe maintenant à s’éloigner de la politique. Mais il a encore quelques vérités à découvrir… Fils d’un éminent gaulliste, Jean-Louis Debré a occupé tous les postes-clés du pouvoir politique. Il est évident que cet univers est le sien, qu’il en connaît tous les rouages et, sans doute, les sombres facettes. Nul ne lui contestera sa qualité de “républicain”, partisan de l’unité de la France et de sa bonne gouvernance. On peut se montrer plus sceptique quand, dans cette fiction, il évoque une hypothétique puissance l’ultragauche, pratiquant l’entrisme, l’infiltration, vieux fantasme droitier de l’influence anar et gauchiste. Par contre, l’auteur nous livre quelques analyses sur le fonctionnement politicien qui sonnent très juste. Quant à l’intrigue criminelle, elle est d’un niveau correct, et la narration s’avère souple et plaisante. |