CLAUDE DANIS

Jacques Mouclade dirige une agence de presse dans le Val d’Oise. Quand il repère un véhicule immergé dans le Lac Bleu, avec un corps à l’intérieur, il fait vite le lien avec un récent meurtre. Le cadavre d’un repris de justice a été découvert près de la grille des Bonshommes, dans la forêt de l’Isle-Adam. Le principal suspect n’est autre que le fils de la commissaire Charlotte Holl. Celle-ci dirige une brigade traquant les trafics d’œuvres d’art. Actuellement, elle suit la piste de Max et de ses amis, employés d’un vaste réseau pillant les châteaux. Impliquer le fils de Charlotte, c’est sans nul doute viser sa mère. Heureusement, le jeune homme est bientôt innocenté.

Jacques Mouclade connaît bien la sœur du nommé Max, qu’on appelle aussi bien Ginette que Geneviève. Le journaliste obtient confirmation que Max est plutôt un malchanceux qu’un malfaiteur. Sa relation avec le vicomte de Montalais, un combinard qui stocke des objets volés, est loin d’être saine. Quand le vicomte périt dans l’incendie qui détruit une partie de sa propriété, Max s’interroge sur son complice Joseph. Natif de la région, d’origine congolaise, Jo joue un trouble jeu. Si Max se sent en danger, des inconnus rôdent aussi autour de Charlotte et de Jacques, se montrant menaçants. Max est prêt à révéler ce qu’il sait à Charlotte. Geneviève préfère en parler d’abord à Jacques.

Le journaliste reçoit des infos exclusives grâce au Commandant Bill, qui enquête sur une organisation secrète alliant terrorisme et trafics. Jacques se demande si les galeries souterraines du côté de La Roche-Guyon ne cachent pas quelques œuvres d’art, de celles volées durant la Seconde Guerre Mondiale. Charlotte espère opérer un flagrant délit à l’issue d’enchères dans une salle des ventes. Trois suspects suisses en Bentley sont arrêtés, mais Jacques s’interroge encore sur le mécanisme du trafic en cours. Kurt et Karl, les deux tueurs Allemands, franchissent une autre étape, en kidnappant le fils de Max. En échange, ils exigent les documents que le vicomte lui a confiés...

L’auteur est un spécialiste des châteaux et des sites du Val d’Oise, dont il connaît en détail l’histoire. Ce suspense est donc un prétexte pour nous faire découvrir des lieux remarquables de la région. Quant à l’intrigue criminelle, elle est diablement tarabiscotée, tel un rébus complexe où se croisent plusieurs affaires parallèles. On entretient en permanence une ambiance mystérieuse, qui n’est pas sans rappeler les romans populaires du 19e siècle (Eugène Sue, Paul Féval…). Selon cette tradition, chaque rebondissement densifie l’énigme. Personnage bienveillant, Mouclade est autant observateur qu’acteur de l’enquête. Un sympathique roman.