Sous une allure fripée, voire miteuse, le détective niçois Garri Gasiglia (dit GG) trompe son monde. Abonné aux constats d’adultère minables, il possède une excellente mémoire, et ne dédaigne pas la technologie. Ce célibataire plait aux femmes, fréquente les meilleures hôtelleries de la région, et s’avère diablement efficace. Sur la Promenade des Anglais au petit matin, le milliardaire russe Andropov est assassiné par les flèches d’un kite-surfeur. Du boulot de pro. Témoin, Garri est interrogé par un commissaire incompétent, prenant au sérieux la revendication d’activistes écolos. Le détective s’informe sur la société du défunt, Moskatom, qui retraite des déchets irradiés. GG ignore être surveillé. Il entre en contact avec Salomé, belle militante écologiste. Ses amis suivent depuis des mois la piste de déchets toxiques (radioactifs ?), peut-être déversés clandestinement. Le motard qui suivait discrètement l’enquête de Garri est identifié. Ce n’est pas un ennemi. Il peut apporter quelques éléments, lui aussi. Lors d’une soirée chez la veuve Andropov, le détective rencontre la sculpturale Tatiana. Elle appartient au camp adverse, envoyée par les Russes de Moskatom. Salomé livre à GG d’autres infos ; mais la police intervient, pourchassant encore les écolos. Garri est invité à écouter les explications d’un diplomate des Nations-Unies : la politique russe en matière de déchets nucléaires est d’une noire opacité, et certaines sociétés de retraitement bien peu intègres. Ce que confirme à GG le consultant d’un cabinet international de lobbying. Salomé a des soupçons sur Moskatom et la société CarbonFree, au centre d’une énorme escroquerie... Après Puntacavallo, « le privé au soleil » de Jean Mazarin, et Corbucci, le détective décalé de Patrick Raynal, voici un nouvel enquêteur niçois. Faisant le tour des “bonnes tables” et des palaces de la Côte d’Azur, il traque un réseau mafieux qui pollue la planète sans scrupule. Rythmé et distrayant, ce roman a le mérite d’aborder un sujet sensible actuel. Sur ce thème intéressant, incriminer la sempiternelle et fantomatique mafia russe n’est pas vraiment original. D’autres sont beaucoup plus impliqués. Néanmoins, cette aventure est à la fois souriante et mouvementée, ce qui la rend très plaisante à lire.
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