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JEAN-CHRISTOPHE DUCHON-DORIS |
Le Cuisinier De TalleyrandAux éditions 10/18Visitez leur site |
353Lectures depuisLe samedi 13 Novembre 2021
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Une lecture de |
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mai 2007, 297 pages, 7,30 € 4° de couverture : En cet automne 1814, toute l'Europe s'est donné rendez-vous à Vienne. A l'instigation des vainqueurs de Napoléon, un grand congrès va s'ouvrir pour régler la succession de l'Empire et la capitale autrichienne grouille de diplomates, d'espions, de courtisanes et de filous de tous poils aux intérêts les plus divers. Inquiète de cette effervescence, la police se serait bien passée d'un meurtre particulièrement sordide qui éveille les craintes d'un ultime complot napoléonien. Aussi, l'inspecteur Vladeski va-t-il devoir mener son enquête au sein même de la délégation française, dirigée par le très habile Talleyrand et son plus précieux atout pour séduire les congressistes, Antonin Carême, le meilleur cuisinier du monde...
Jean-Christophe Duchon-Doris abandonne provisoirement son héros Guillaume de Lautaret et la Provence pour l’inspecteur Janez Vladeski qui enquête à Vienne sur la mort atroce d’un certain Maréchal, maître rôtisseur d’Antonin Carême. Un enquête placée sous le signe de la bonne chère car elle conduit Vladeski dans les cuisines du palais de Talleyrand. Mais s’il quitte le midi, Jean-Christophe Duchon-Doris n’en conserve pas moins son style somptueux, et c’est à un véritable festin de mots et de mets qu’il nous convie. Pour nous mettre en appétit chaque tête de chapitre liste les plats qui apparaissent dans le texte, par exemple : “Caille aux laitues garnies de macédoine - Effilé de pommes de terre - Potage d’orge perlé à la Lesueur - Ragoût d’escalopes de foie gras à la Monglas - Timbales de truffes - Aloyau braisé à l’Albufera - Chapon au cresson - Coq de bruyère garni de gelinottes - Daube de joue de boeuf - Aubergines Masséna - Esturgeon poché au vin de Champagne - Constance, absinthe de Hongrie, sillery - Brie, chèvres secs - Entremets de douceur - Gratin de mûres de ronce.”. Tout cela est glissé dans le texte avec doigté et n’alourdit en rien l’intrigue et le lecteur prend autant de plaisir à suivre une enquête riche en rebondissements qu’à lire, avec un air gourmand, quelques recettes qui mettent l’eau à la bouche : “Carême prépara un brie (...) [il] l’avait tranché en deux dans son épaisseur et il avait badigeanné chacun des deux disques couleur de paille d’une huile de noix épaisse à la robe d’un vert sombre et doré comme les profondeurs d’un étang. Il avait tapissé l’un des grands cercles de truffes crues coupées en tranches fines, d’un soupçon de poivre concassé, l’avait recouvert du second. Il avait enveloppé le tout dans un torchon légèrement humide et avait posé le brie, dans les réserves, sur un matelas de paille. Quand ils otèrent le linge, le parfum de la truffe dut monter jusqu’aux étages. Ils dégustèrent sans se parler le fromage qui fondait sur leurs tranches de pain chaud, accompagné d’un pomerol qui soulignait sans l’effacer la saveur de leurs tartines.” Tout simplement succulent ! |
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