SERGUEI DOUNOVETZ

Quatre vieux truands, qui connaissent un régime de semi-liberté à la prison Saint-Michel, sont en passe de réaliser leur dernier coup, celui qui va leur permettre de se ranger des voitures.
Pour l’occasion et par amitié, ils embarquent dans l’aventure le cinquième membre de l'ex-bande du Busca : le commissaire Zamponi.
De son côté Niki Java rédacteur en chef d’un journal local « aux idées aussi larges que les chiottes de Mustafa Kemal Ataturk, votre dernier espace de liberté où l'on expose sans voile ses idées » cherche un scoop pour sauver sa place. 

Mais là n’est pas l’essentiel de ce roman qui ressuscite pour l’occasion une vieille figure de la bibliographie de l’auteur, à savoir Niki Java. Ce qui importe avec ce roman c’est qu’il se situe ouvertement dans la veine des polars « régionaux ». Et tente de donner corps au polar toulousain.
Mais qu’est-ce qu’un polar régional? Un polar dont l’intrigue se déroule dans une ville de province, un polar où l’auteur ne manque pas de citer à de multiples reprises le nom de la ville, le nom de quelques rues, de quelques places, de trois bistrots typiques…
Serguei Dounovetz se soumet à cette règle simple, tout comme il se conforme à une règle plus générale du polar actuel : les héros doivent être au bord du gouffre, rongés de regrets et hantés par des souvenirs destructeurs.
Mais il serait dommageable de ne retenir de ce polar que cet aspect, et d’oublier l’écriture particulière de l’auteur, une écriture inimitable et capable de transformer une banale histoire de hold-up en un conte fantastiquement nerveux et hilarant. 

Quant aux Toulousains, et autres anciens étudiants, ils passeraient à côté de l’évocation d’une figure locale incontournable, l’inénarrable Yves Lignon, professeur de mathématiques à l’université de lettres et directeur du laboratoire de para psychologie… grand amateur des plateaux de TF1