Pour sa livraison de septembre 2010, l’éditeur Moisson Rouge garnit les rayonnages des libraires d’un roman signé Sophie Di Ricci, une lyonnaise si l’on en croit le quatrième de couverture. De quoi s’agit-il? De la banale histoire d’un jeune de 16 ans qui refuse de vivre dans un mobile home et qui quitte sa famille pour errer dans la ville voisine. Pour Willy ce départ n’est pas seulement géographique, puisqu’il en profite pour changer de nom et devenir Alan, un jeune qui vit d’expédiant, qui tapine en douceur de bar en bar, de boulevard en impasse. Si certains n’embrassent pas, lui ne suce ni ne couche. En compagnie de Mickey et Bouboule, deux jeunes paumés et défoncés rencontrés au sortir d’une grande enseigne, il passe les nuits sur une murette le long du boulevard… … jusqu’au jour où il croise la route d’un étrange personnage que l’on appelle le Hibou. Ancien du grand banditisme? Peut-être… toujours est-il qu’il cache un paquet de fric dans le bac à légumes de son frigo vide. Rien de vraiment original quant au thème de ce « Moi comme les chiens », pour autant ce roman mérite plus qu’une simple pause. Sans jamais céder à la facilité d’un faux langage des rues, Sophie Di Ricci atteint le réel jusqu’au sang et au sperme. Avec des mots qui frappent juste, Alan, Mickey, Bouboule, le Hibou et les autres prennent chair et cessent d’être des personnages de papier. Ils saignent, rient, pleurent, rêvent, s’aiment, se haïssent, se tuent… au rythme d’une écriture légère et toujours limpide, jusqu’au tréfonds du sordide. Sophie Di Ricci : un nom qui fera son chemin dans l’univers du noir… dans le monde littéraire.
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