|
|
YVES DERMEZE |
La Patrouille Des GlacesAux éditions DES REMPARTS |
917Lectures depuisLe mercredi 21 Mars 2018
|
Une lecture de |
Collection Junior N°112. Parution 1953. 96 pages. Hommage à Yves Dermèze, de son véritable patronyme Paul Bérato, décédé le 11 février 1989. A bord du Douanenez, cargo parti du Havre et qui affronte les vagues furieuses de l’Atlantique, ils sont six jeunes adolescents dont une seule fille. D’un côté Christian, l’aîné, dix-huit ans, puis Francis, Michel et enfin Louis, le benjamin. Mais également Helena Printon, seize ans, surnommée la Princesse, et Harold Stipple, son cousin squelettique de vingt ans, surnommé le Chevalier errant, à cause de leur attitude et du rôle de chevalier servant que joue Harold. Mais pour l’heure, la Princesse a du mal à cacher qu’elle subit les affres du mal de mer. Ce dont se moquent les quatre amis, engendrant la colère d’Harold. Mais Harold est bien obligé de constater que les réflexions des quatre amis n’avaient rien de péjoratif et que sa cousine, également sa fiancée, possède un caractère impossible. Il est à ses petits soins et accomplit ses quatre volontés, parfois à ses dépens. Il envie les quatre amis, sachant grâce à un journal américain qu’ils ont entrepris de faire le tour du continent américain, sans un sou, et il aimerait pouvoir lui aussi parcourir le monde, sans être obligé de suivre, partout où elle se rend, la Princesse. Le cargo transporte le cirque Lamentin, et grâce à la générosité du directeur, Christian et ses comparses peuvent voyager à bord, mais dans des conditions précaires. La tempête fait rage, le navire se cabre, se met de travers, prêtant son flanc aux éléments déchaînés. Le gouvernail ne répond plus, le radiotélégraphiste du bord est blessé et comateux, son appareil quasiment inutilisable. Christian, qui possède des notions veut lancer un S.O.S, mais le capitaine l’en dissuade, la tempête se calme. Ce n’est que pour mieux repartir à l’assaut du navire qui est en perdition. Helena glisse par-dessus le bastingage cassé et heureusement Christian plonge et la sauve de la noyade. Seulement une nouvelle vague énorme balaie le pont entraînant avec elle les hommes d’équipage. Ne restent plus à bord que la dizaine de circassiens, Christian et ses amis et le couple en devenir d’Américains. Le cargo dérive, aborde un iceberg et les passagers ont juste le temps de quitter le bâtiment, emportant avec eux quelques boites de conserve et des objets dont la radio. Le navire est perdu et sur la banquise les rescapés commencent à s’organiser dans la neige. Parmi ces rescapés, Dingo le clown et ses animaux, deux caniches, un petit singe et Gracieuse, un sanglier pelé. C’est le seul des circassiens à se montrer sociable, ses compagnons regimbant devant le manque de nourriture. On ne peut s’empêcher de pense à Vitalis, le musicien ambulant de Sans-Famille, le roman d’Hector Malot, avec ses trois caniches, dont Capi, et le petit singe Joli-Cœur. Mais tout ce petit monde n’est pas sorti de l’auberge, qui d’ailleurs est inexistante sur cette immense plaque de glace battue par les vents et la neige.
Naturellement, la conclusion est heureuse, peut-être pas pour tout le monde, mais nos quatre amis vont pouvoir continuer leur périple. L’action est privilégiée dans ce roman destiné aux adolescents, mais pour autant les études de caractères ne sont pas négligées. Seulement, au lieu de s’étendre sur des pages et des pages, tout est dit en quelques lignes. La patrouille des glaces est le roman d’aventures par excellence capable de capter l’attention des jeunes lecteurs, et des plus anciens, tant les épisodes mouvementés, tragiques ou parfois comiques, se succèdent à un rythme effréné.
En fin de volume, un avertissement de l’éditeur précise : Désirez-vous savoir comment nos quatre amis ont continué leur tour d’Amérique, commencé si tragiquement ? Si oui, écrivez-le à JUNIOR, 31, rue de la fonderie, Toulouse. Une forme de participation active entre les lecteurs, l’éditeur et l’auteur.
Paul Bérato a signé environ une trentaine de romans dans cette collection, ou dans le magazine Coq Hardi, sous les alias de Serge Marèges, Paul Mystère, Francis Hope, André Gascogne et quelques autres. C’est dire si son imagination fertile était au service de l’éditeur qui pouvait laisser supposer qu’il possédait une écurie de romanciers de talent. Mais ont participé également à l’écriture de ces romans des auteurs renommés comme Maurice Limat, Georges Fronval, Albert Bonneau ou encore Edmond Romazière. La patrouille des glaces a connu une prépublication dans le magazine Coq Hardy à partir du numéro 231 en 1950. Selon Paul Bérato lui-même, ce roman aurait été écrit par un nègre qui ne possédait pas de machine à écrire. Paul Bérato l’a donc tapé, en le réécrivant. Quelle est sa part réelle dans l’écriture de ce roman ? Il ne pourra plus nous le dire. |
Autres titres de |