CHRISTIAN DENIS

Ayant quitté sans regret l’enseignement, Pierre est concepteur de projets-télé pour la société de Jean-Bertrand. À 32 ans, il espère que l’émission de téléréalité qu’il a créé et qu’il va animer lui apportera la gloire. Afin de peaufiner le programme “Faute avouée”, Pierre passe ses week-ends dans la propriété de JB, près de Nantes. Il est immédiatement séduit par Karine, étudiante de 22 ans, la compagne de son patron quinquagénaire. Profitant des absences de JB, Pierre et Karine deviennent intimes. Alors qu’un ex-petit ami de la jeune femme vient les agresser au château, Pierre provoque involontairement la mort de ce Ratko. JB préfère enterrer le cadavre plutôt que d’alerter la police.

Ancien prof un peu paumé, Fabrice (dit Mouille-Colle) ne peut être d’aucun secours à son ami Pierre. Celui-ci prend quelques jours de repos chez sa sœur Anne, à Penmarc’h. Pensant avoir vu Ratko en vie, Pierre engage une détective privée. Elle lui apprend que ni Karine, ni Ratko n’ont jamais été étudiants à Nanterre. Pierre retourne au château de JB : le cadavre de Ratko n’est plus dans son trou, et la domestique de son patron est inconnue dans les environs. Quant à Karine, elle est introuvable.

Pierre s’aperçoit que JB et Fabrice se connaissent, qu’ils ont élaboré ensemble un projet-télé, dont il a été le cobaye. Être trompé par son patron et par son ami, rester sans nouvelle de Karine, c’est déprimant ! À l’occasion d’une free-party en Bretagne, Karine renoue avec Pierre. Mais il ne tarde pas à comprendre que c’est un nouvel épisode du jeu de dupes mené par JB et Fabrice. Aidé par la détective privée, Pierre déjoue leurs plans. Foulques d’Ambuc, le concurrent de JB, est prêt à payer cher des vidéos accablant son adversaire. Mais Pierre aurait tort de lui faire confiance. Cette fois, la dépression le gagne sérieusement...

Ambiance bigoudène (aux décors majestueux) et grande musique (plus un peu de techno) permettent au héros de traverser les multiples péripéties de cette mésaventure. Dans sa série mettant en scène l’oncle Sébastien et ses amis, l’auteur cultive la comédie policière. Ici, l’humour est plus grinçant, avec ce fond de misanthropie qu’on aime chez lui. Ses personnages affichent un cynisme redoutable. Sur un tempo narratif toujours vif, qui évite une noire lourdeur, faux-semblants et traîtrises se succèdent. Christian Denis concocte avec un réel brio des intrigues inventives.