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JEAN-PAUL DELFINO |
Tu Touches Pas à MarseilleAux éditions METAILIEVisitez leur site |
840Lectures depuisLe samedi 30 Aout 2014
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Une lecture de |
Collection Suite noire N° 14. Parution janvier 1999. 180 pages. 6,40€. Marseille, tais-toi Marseille tu cries trop fort. Je n'entends pas claquer, ses voiles dans le port. Bon anniversaire à Jean-Paul Delfino né le 1er août 1964. Tu touches pas à Marseille est un énorme un éclat de rire, une formidable galéjade dont l’action se situe dans le port phocéen cher à Jean-Claude Izzo et quelques autres romanciers dont la sensibilité est différente mais le propos le même : l’amour de leur ville. Marseille se réveille avec un coup de massue sur la tête. Le Marseillais et son ami n’en reviennent pas, ils n’en croient ni leurs yeux ni leurs oreilles. Le vieux port est à vendre, hérésie, et pour l’instant il est bouché. Et pas par une sardine. Que non ! par un rafiot russe, Le Baklava et la rumeur fait état d’une alliance entre les caïds de l’Est, la Mafia soviétique et le Nouveau Mouvement du nouveau front national, et ce à quelques mois des élections municipales. Le Marseillais et Bernie ont beau ruer dans les brancards et les CRS, les badauds n’osent lever le bouclier contre les forces de l’ordre. Lesquelles forces de l’ordre obéissent aux ordres, un point c’est. Et “ à force d’obéir aux ordres, il reste plus que des décérébrés du bulbe ”, dixit Le Marseillais. Le nouveau préfet de police, le premier adjoint au maire et son attaché parlementaire restent seuls maîtres à bord. Pis, le Bar de l’Aviation, le café du Marseillais lui est confisqué au profit de préfet. Vieux Switch, le journaliste, qui passe des vacances studieuses au Maroc, découvrant de nouvelles techniques amoureuses, est rappelé vite fait à la rescousse, et si tout rentre dans l’ordre, ce ne sera pas sans mal (de mer). Plus que l’histoire, une politique fiction pour ne pas dire politique friction tout le monde l’aura compris, c’est le style narratif de l’auteur qui accroche. Entre San Antonio et Charles Exbrayat, l’auteur entre autres des Imogène, Jean-Paul Delfino enfile les métaphores les plus saugrenues pour la plus grande joie du lecteur qui a enfin l’occasion de rigoler à satiété. Sans oublier les scènes truculentes de rixes où les horions pleuvent comme lors du déluge, ou autres scènes hautes en couleur dont je tairai ici le propos. Un pur régal, un coin de ciel bleu dans un monde particulièrement noir, une récréation. |
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