PHILIPPE DE BALEINE

Dans les contes pour enfants, inévitablement c’est l’enfant qui s’érige en héros. Quoi de plus normal en effet, quoi de plus compréhensible. Un enfant ne peut s’identifier à un adulte dont il ne perçoit pas toujours les raisonnements, les interdits, les caprices, même s’il tente de l’imiter dans ses actes, ses paroles, en se déguisant, en jouant à la guerre.

Le héros restera un enfant surtout s’il se montre entreprenant, débrouillard, astucieux, candide, innocent.

Et dans ces Contes du petit train de la brousse, où l’action est transposée en Afrique, en invitation au voyage, Philippe de Baleine renoue et prolonge les contes célèbres de Charles Perrault, d’Andersen, des frères Grimm.

Les animaux parlent, la magie et le fantastique côtoient le quotidien. La morale est sauve, le Bien triomphe du Mal, parce qu’un petit garçon ou une petit fille s’est montré plus sage, moins pervers que l’adulte, son mentor.

Ou, s’il se fourvoie, il sait s’en repentir. L’ingénuité enfantine bat en brèche la fatuité, la suffisance adulte.

Bien entendu, tous ne se montrent pas à leur avantage et quelques-uns des jeunes héros mis en scène dans ces contes se révèlent aussi vantards, jaloux, orgueilleux que leurs aînés, mais le mépris qu’ils professent souvent à l’encontre de la condition de pauvreté de leurs parents s’efface vite sous le remord qui les stigmatise.

Au-delà des sentiments affichés, jouent également le dépaysement, l’exotisme, la découverte de pays, de conditions de vie, parfois comparables aux nôtres, mais pourtant différentes, plaisirs décuplés par les illustrations signées Sylvain Marzo.

Un livre que les enfants aimeront lire et relire, subjugués par ces contes drôles et tendres à la fois, sans prétention mais plein d’enseignement.