Femmes d’argile et d’osier de Robert DARVEL


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ROBERT DARVEL

Femmes D’argile Et D’osier


Aux éditions LES MOUTONS ELECTRIQUES

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Le samedi 29 Septembre 2018

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Robert DARVEL




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Collection La Bibliothèque voltaïque. Parution 1er mars 2018. 264 pages. 19,90€.

ISBN : 978-2361834470

Des copines de Poupée de cire, poupée de son ?

Créé par George Lucas, Indiana Jones a réellement vécu mais sous une autre identité.

En effet l’explorateur et scientifique Hiram Bingham a servi de modèle pour mettre en scène ce héros populaire symbolisé par Harrison Ford qui lui a donné les traits physiques inscrits dans la mémoire des cinéphiles.

Mais Robert Darvel, dans ce roman, met en scène le véritable Hiram Bingham dans des aventures réellement vécues. Celles de la découverte du Machu Picchu dans les Andes péruviennes.

Au petit matin du 19 juillet 1911, l’expédition Yale-Pérou quitte Cuzco, la ville surnommée le Nombril du monde, pour les lointains, à la conquête de l’inconnu. Elle est composée de naturaliste, topographe, géologue et autres savants ainsi que d’assistants, d’un muletier, et en avant pour l’aventure sur l’Altiplano.

Dans la montagne, vivent de nombreuses personnes, dont Ambrocio qui dans une autre vie, pas si longtemps, était un colporteur. Mais à la suite d’un accident le voici affublé d’une jambe de substitution. Sa femme est malade, ce qui n’empêche pas l’homme de la maltraiter. Quant à Anacleto, le paysan, il est seul à apercevoir les quatre Campas, des invisibles scarifiées. Et la messagère, à peine vêtue de cuir rouge, qui dispose sur le sol des poupées d’osier habillées de minces lanières de cuir rouge.

Magdala, l’égarée d’osier, est ainsi décrite :

La jeune femme recueillit un peu de glaise tassée dans une fente de la roche et s’en frotta les mains pour les affiner de nouveau. Portée par sa coquetterie, elle inspecta son corps où son délicat vêtement de cuir rouge le laissait apparaître nu, c’est-à-dire partout sauf sous les pieds, sur les fesses, la poitrine et le visage. Elle trouva une estafilade derrière sa cuisse gauche, caressa du doigt deux tiges de son armure d’osier au fon de l’égratignure et frissonna aussitôt d’une émotion où se mêlèrent plaisir et inquiétude. Elle s’empressa de la combler avec minutie, veillant à se tenir immobile le temps que l’argile sèche et acquière son élasticité. Une fois retournée dans l’en-deçà, Magdala s’oindrait de glaise aux pigments soigneusement choisis de manière à corriger la teinte trop ocre du cataplasme. Le moment était moins à l’afféterie que de s’éperdre en griseries nouvelles.

Nous entrons dans le domaine du fantastique qui va jalonner le parcours de Hiram Bingham et ses compagnons dans un paysage proche de la fantasmagorie :

Un voyageur esseulé, venir s’y rafraîchir, n’aurait saisi la folle caractéristique de l’endroit qu’au terme d’une longue errance du regard. Détaillant la belle ouvrage, l’œil subitement intrigué aurait cherché en vain les abouts et les mortaises d’un assemblage architectural, la jointure des blocs d’un parapet : venelles, murs, fontaines, marches, arcs-boutants, pilastres, linteaux, terrasses, rigoles, égouts, autels et remparts, tout est ciselé d’une seule pièce, salamandre, saurien, condor, puma, rampe d’escalier, chambranle, mortier et jusqu’à la panne où glisser l’anse des cruches. Une montagne entière sculptée en une ville grandeur nature. Un chou n’offre pas plus de circonvolutions. D’un endroit vers un autre, le lacis lithophage propose un itinéraire tout sauf hasardeux.

Mais comment est arrivée Magdala dans notre monde ? Tout simplement en s’égarant hors de l’œil de la montagne. Un œil, un passage gardé, disputé par des hommes de rouille et de fers, perdus dans les brumes de l’en deçà. Mais je mets la charrue avant les bœufs, ce qui n’est pas conseillé lorsqu’on progresse dans la montagne, tout autant en descente qu’en montée.

Le lecteur a l’impression de voyager, en compagnie de Hiram Bingham et son équipe, dans un monde parallèle, qui serait pareil au nôtre mais avec des variantes que l’on n’ose appeler créatures humaines.

Robert Darvel pousse à l’extrême le défaut de ses qualités. A l’instar de ces romanciers du XIXe siècle, début du XXe, il privilégie l’écriture à l’intrigue. Je pense à, toutes proportions gardées, à des auteurs tels que Gustave Flaubert, Emile Zola, Anatole France et quelques autres qui oscillaient entre deux genres. Il n’a pas écrit un roman populaire mais un roman littéraire.

Les descriptions des paysages, des personnages, sont fouillés, travaillés, ralentissant quelque peu le rythme de la narration, et le lecteur lit, bercé par les mots, les phrases qui s’enchaînent comme ces alpinistes grimpant une montagne abrupte accrochés les uns aux autres, se défiant des périls, sûrs d’eux et de l’effet qu’ils produisent sur les spectateurs qui les suivent dans leurs ascensions. Robert Darvel s’érige en premier de cordée avec le pied assuré, avançant lentement mais sûrement dans son récit.

On se laisse entraîner au fil des pages, nonchalamment allongé dans ce bateau-livre qui nous emmène au gré du bon vouloir du narrateur-capitaine dans des phrases qui se catapultent parfois tels des récifs émergeant des flots tour à tour quasi immobiles ou s’écoulant en gros bouillons rafraîchissants.

On pourrait user de toutes les métaphores possibles mais il n’en reste pas moins que ce parcours se grave dans l’esprit, des phrases poétiques qui effacent parfois l’intrigue.

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