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DIDIER DAENINCKX |
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Une lecture de |
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| C’est la sortie de la guerre, de la boucherie de 1914. Le détective privé, René Grillon, « spécialiste des disparus au front », heureux possesseur d'une magnifique Packard, est engagé par M. Fanlin de Lasaurdiére, le colonel le plus médaillé de France. Dans les milieux troubles des marchés noirs et des marchés louches, où évoluent aussi bien les soldats américains arrivés la veille de la victoire que la haute bourgeoisie, la France, la « Patrie Cannibale » se reconstruit, et reconstitue le même vieux monde pourri, où les invalides regardent de leurs yeux vides leur vie fichue, où les rescapés remâchent leur terreur et leur dégoût… et où les mêmes s'enrichissent. Avec René Griffon, on retrouve avec émotion, le véritable privé d'un roman noir américain des années 30, qui, énergique et décidé, navigue, un peu cynique un peu désabusé, dans les milieux de la corruption. Le détective par excellence, engagé par un client qui ne cherche qu’à le blouser. Seulement ce n'est pas l'Amérique des années 30. Et René Griffon traîne derrière lui l'insoutenable angoisse de cette guerre des tranchées. Face à l'armée, qui joue aux caïds de la Mafia, la véritable nation, la classe ouvrière, s'éveille sur les décombres du pays détruit. La « der des der » est sans conteste un roman d’une santé morale indiscutable. |
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