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THIERRY CRIFO |
Les Portes Du GarageAux éditions MARE NOSTRUMEVisitez leur site |
2404Lectures depuisLe mardi 5 Mars 2008
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Une lecture de |
En 1966, Cachan reste une petite bourgade à l’ancienne, au sud de Paris, si proche et si loin de la capitale. Robert Moulin, 22 ans, petit gars musclé aux yeux perçants, cheveux noirs corbeau brillantinés en arrière, espère une gloire de rockeur sous le nom de Robby Silver. Désargentés, son groupe des Noirs Velours et lui n’ont guère d’avenir. Ex-prostituée, Yvette est la patronne du bar-hôtel qui leur sert de quartier général. Robby et elle sont amants. Mais, suite à une altercation qui a valu à Robby un petit séjour en prison, ils ne sont plus admis chez Yvette. Traînant solitaire un soir à la boutique du Lido Musique, Robby est initié par un vendeur compréhensif à un tout autre style musical. Des groupes américains méconnus, mais talentueux. Découverte qui offre une nouvelle impulsion à Robby et ses copains, devenant Les Forains. Dans une maison à l’abandon, ils transforment le garage en un idéal studio de répétitions. Ils changent aussi d’aspect, pour ressembler aux rockeurs dont ils s’inspirent. Bien préparés, ils décrochent un premier concert dans une vraie salle d’un bar moderne, à Gennevilliers. Bien qu’ils se donnent au maximum, Les Forains sont sifflés, hués. C’est la baston dans le public. Robby poignarde un type qui cherchait la bagarre, avant de fuir. La première nuit de cavale, il cogite : sa victime est un militaire, il risque perpète, voire même plus. Ni ses amis, ni son père, ni Yvette ne peuvent l’aider. Grâce au harki Ali, Robby trouve une planque dans la cave d’un immeuble en construction à Sarcelles. Protégé par Youssef, cousin d’Ali, personne ne lui posera de question s'il sort. Une jeune femme l'a repéré... On sent toujours une jubilation dans l’écriture de Thierry Crifo. Il n’évoque pas cette année 1966 avec nostalgie, passéisme. C’est une reconstitution très vivante de l’époque qu’il nous propose. Un rockeur doué et ses rêves de gloire, face à la fatalité d’un destin forcément noir. “Les plus proches avaient témoigné en sa faveur, mais les autres, à la langue bien pendue, s’étaient défoulés… C’est vaurien et compagnie…” On tolère le rock présentable, vu à la télé d’alors, pas celui des blousons noirs. Marginalité, au yeux de trop de gens (dont son amie Jocelyne, qui a préféré la sécurité). Des rencontres positives, et c’est l’espoir provisoire. Encore une fois, cet auteur nous présente des personnages décalés, qui sont délicieusement attachants.
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