JEAN CONTRUCCI

Théophile Deshôtels a été retrouvé pendu à l’espagnolette de sa chambre… quant à sa bonne Mariette, elle a disparu.
Pour une minorité remuante des habitants du quartier de Malmousque, la coupable ne peut être que la gouvernante.
Pourquoi?
Parce que tout l’accuse! Parce qu’elle s’appelle Liselotte Ullman… Parce qu’elle est Allemande… et que le souvenir de 1870 est encore présent dans les esprits… parce que ce brave Théophile aimait à se faire étrangler pour mieux jouir et que seule une bochesse peut accepter de se prêter à de tels jeux!... Parce qu’elle semble être la principale héritière du notaire… Et surtout, parce qu’il ne peut pas en être autrement!
Face au silence de Liselotte, la police se rallie à l’opinion publique… quant à la justice, elle entérine le jugement populaire et jette la femme en prison pour une vingtaine d’années.
Seul Raoul Signoret refuse de bêler avec la populace. Secondé par Placide Boucard, un ancien reporter sportif, il fouille le passé des protagonistes jusqu’à ce qu’explose la sordide vérité.

Avec « Les Diaboliques de Maldormé », Jean Contrucci nous convie pour la sixième fois à suivre les pas des héros qui font « Les nouveaux mystères de Marseille ». Et c’est avec joie que nous retrouvons le sémillant Raoul Signoret, son oncle Eugène Baruteau, toujours aussi bourru, sa jeune femme Cécile et leur fillette… mais aussi de nouveaux personnages hauts en couleur comme Placide Boucard ou d’autres aux étranges patronymes.

Au terme de cette lecture, une question vient à l’esprit de tout lecteur un tant soit peu curieux : Comment faites-vous pour passer de « Comme un cheval fourbu », de sorte de quintessence du roman noir aux Nouveaux Mystères de Marseille?
Serait-ce parce que les facettes de votre talent seraient infinies -on dit même, qu’au sortir du cinéma, vous plantez des géraniums-
Serait-ce parce que vous n’êtes qu’un combattant qui s’insurge face à la bêtise… -qui ici s’appelle xénophobie et ségrégation-
D’évidence la réponse est entre ces deux hypothèses!

Et face à votre bataille pour l’intelligence, monte un cri : « Hasta la victoria siempre »