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ANDREA CAMILLERI |
La Patience De L'araignéeAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
2715Lectures depuisLe vendredi 30 Novembre 2007
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Une lecture de |
Aréveillez-vous, Montalbano est de retour ! Évidemment chez Camilleri, c’est la langue qui frappe d’abord, d’emblée, d’entrée, puis ensuite, c’est l’humour franc, plein et grinçant pour enfin découvrir en Camilleri un juste observateur des splendeurs et de la décadence de la Sicile et de l’Italie… Ouvrir un livre de Camilleri, c’est sentir l’huile d’olive, les calamars grillés et le chianti, mais c’est aussi sentir l’ombre de la mafia et les travers du monde. « Montalbano doit beaucoup à Maigret : tous deux se heurtent constamment à la duplicité d’une bourgeoisie dont la vie n’est paisible qu’en apparence. Et bien sûr, Montalbano doit sa passion de la gastronomie à Maigret. » avoue Camilleri. Il faut vous avouer que je n’ai pas choisi ce livre de Camilleri, c’est l’auteur qui s’est imposé. Le plagiant, je dirais qu’un jour je me suis « aréveillé » alors que « je me faisais un rêve » et que j’ai « pinsé » : « Braud, je suis, ce que je veux, je fais ! ». Et j’ai ajouté ce roman à la liste…des meilleurs polars 2007... Je veux dire par là que ce livre n’est sans doute pas le meilleur du Sicilien (du moins, il est moins attachant que Le tour de la bouée). Mais on retrouve avec plaisir le commissaire Montalbano et ses collègues et surtout le fantastique Catarella : – Dottori, qu’est-ce que je fis, je vous réveillai ? – Cataré, six heures du matin, il est. Pile. – En virité, ma montre marque six heures trois minutes. – Ça veut dire qu’elle avance un peu. – Vous êtes sûr, dottori ? – Tout à fait sûr. – Alors, je l’aretarde de trois minutes. Merci, dottori. – De rien. Catarella raccrocha, Montalbano aussi et il commença à retourner vers la chambre. À mi-chemin, il s’arrêta en jurant. Mais putain, c’était quoi ce coup de téléphone ? Catarella l’appelait à six heures du matin pour voir si sa montre était à l’heure ? La patience de l’araignée est le dernier Camilleri sorti au Fleuve Noir de cet écrivain sicilien de 82 ans. On retrouve le commissaire Montalbano se remettant difficilement d’une blessure par balle aspirant au repos (après Le Tour de la bouée). Mais une affaire (l’enlèvement d’une jeune fille) va le remettre en selle plus tôt que prévu. À ce moment, le téléphone sonna nouvellement, le commissaire fut prompt à soulever le combiné. – Dottori, je vous demande de me pirdonner, mais la quistion de l’heure m’a fait oublier de vos dire la raison du coup de tiliphone pour lequel je passai le susdit appel. – Donne-la-moi. -Il paraît qu’on a séquestré la motocyclette d’une petite. – Volé ou séquestré ? – Séquestré, dottori. Montalbano enrageait. Mais il lui fallait étouffer les hurlements qu’il avait envie de pousser. – Et toi tu me réveilles à six heures du matin pour me dire que les douanes ou les carabiniers ont séquestré une motocyclette. A mia, à moi, tu viens le raconter ? Mais moi, je m’en contrefous, si tu permets ! (…) Et surtout, je n’ai pas repris le service, je suis encore en convalescence ! (…) Mais au commissariat, il reste qui ? – Provisoirement, c’est moi qui m’en occupe (…). Sainte Mère ! Un risque, un danger à supprimer au plus tôt, Catarella était capable de déclencher un conflit nucléaire en partant d’un vol à la tire. Et Montalbano de partir à la recherche non pas de la motocyclette mais de sa propriétaire, Susanna Mistretta, une jeune étudiante disparue. Les ravisseurs se manifestent, le père se ronge les sangs, la mère se meurt littéralement, l’oncle se cache derrière son passé. Tout le monde se cherche et Montalbano se tâte : vaut-il mieux agir ou patienter ? C’est la contemplation d’une toile d’araignée qui lui fournira de quoi alimenter sa coucourde et résoudre l’énigme. Et puis, le dottori est patient : Si je veux des informations, j’allume la télé. François Braud (Mes 10 polars de l'année 2007, tome 2) |