|
|
SYLVIE COHEN |
Dernier CombatAux éditions APRES LA LUNE |
3773Lectures depuisLe mercredi 27 Septembre 2006
|
Une lecture de |
Flic marseillais divorcé, Horace Théron enquête sur la mort d’un SDF auquel on a enlevé un œil. Or, cet œil, Hans Steiner l’a trouvé lors d’un raid en montagne. Horace se rend à Chambéry, où il a de mauvais souvenirs, afin de rencontrer Hans. Il ne tarde pas à faire le lien avec le suicide de Frank, le jeune frère de Hans. On vise donc l’aîné, pour le culpabiliser au sujet de ce décès. Les parents Steiner ne sont pas simplement cinglés. Père violent avec sa famille, mère mi-passive mi-hystérique : tous deux ont fort bien pu organiser la macabre mise en scène de l’œil accusateur. Pendant une nouvelle course d’orientation à Marseille, on découvre un autre cadavre de SDF, porteur d’un message pour Hans. Horace interroge Fred, le meilleur ami de Hans. L’alcoolique Fred pourrait être jaloux des rapports filiaux entre sa propre mère et Hans. Ses alibis restent relatifs. Rufus, l’oncle de Frank et Hans, n’est guère sociable. Pour des questions d’argent, il avait des griefs contre ses neveux. Mais cet ermite n’est pas de ceux qui passent à l’acte. Horace n’oublie pas la piste des parents, pervers ou cruels. Il s’intéresse aussi au cas de la sportive Johanna. De dix ans plus âgée que Frank, la jeune femme fut un temps sa petite amie. Une relation plus maternelle qu’amoureuse, admet-elle. Aujourd’hui, Johanna est la compagne de Fred, l’ami de Hans. Troublé par cet étrange psychodrame, le policier a besoin de vacances, repos interrompu par la découverte d’un 3e cadavre... On a bien compris que Sylvie Cohen est férue de psychologie. Elle s’amuse de l’agaçant jargon des psys en tous genres. L’ombre de Œdipe plane sur ce roman noir. L’intrigue ménage un bon suspense, portraits et souvenirs nous permettant de cerner les protagonistes. Notons que la construction narrative suit un schéma plutôt simpliste : le policier interroge un témoin qui, ensuite, évoque pour lui-même des images du passé. C’est un peu répétitif, sans être vraiment déplaisant. On apprécie le parallèle entre le coupable et le policier, pas absolument différents. Cette histoire sombre explore l’âme humaine dans sa complexité.
Parti dans un raid d’orientation en haute montagne, il découvre au point relais un œil sorti de son orbite accompagnant le texte « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn ». Et les cadavres vont s’accumuler autour de lui. Tout est noir dans ce roman signé Sylvie Cohen, noir, sordide et poisseux comme l’âme des protagonistes qui traine une lourde et silencieuse culpabilité. « Qui a tué ? » interroge le quatrième de couverture et la question se métamorphose en qui n’a pas tué au terme de la lecture de ce dernier combat que chacun mène contre lui-même et qui épuise au point d’oublier le passé, ce passé de souffrance terreau de tous les malheurs présents, malheurs qui irriguent jusqu’à l’amour assassiné. |
Autres titres de |