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Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Edgar Allan POE, Guy de MAUPASSANT, Henry JAMES. Editions Baker Street. Parution le 18 novembre 2020. 320 pages. 21,00€.

ISBN : 9782917559840

Toc toc toc, qui qu’est là

Qui qui frappe à ma porte ?...

Pierre Vassiliu

Ces trois auteurs sont universellement connus, et leurs textes aussi. Alors, était-il justifié de les rééditer alors que l’on peut les trouver un peu partout sur papier et même en version numérique gratuite ?

Oui, car ces textes sont accompagnés de ces bonus indispensables permettant de mieux situer l’œuvre dans un contexte lié à l’époque de leur parution ou dans des analyses ultérieures. Surtout que si Le Horla est une des références constamment présentée comme l’une des œuvres majeures de Maupassant, il ne faut pas oublier que cette nouvelle connu trois éditions, dont la première est intitulée Lettre d’un fou, et que la plupart du temps, c’est la troisième version qui prime.

L’homme sans souffle d’Edgar Allan Poe, Le Horla, précédé de Lettre d’un fou de Guy de Maupassant et Le tour d’écrou de Henry James ont en commun d’avoir été écrits et publiés au XIXe siècle, et d’être considérés comme des classiques de la littérature fantastique et leurs auteurs ont eu des points communs.

Mais à nom avis personnel, plus que du fantastique, ces quatre textes – en incluant Lettre d’un fou - relèvent surtout de l’angoisse, et j’ajouterai de l’angoisse impressionniste. Le fantastique en effet y est présent mais vu par le (ou la) narrateur car ces nouvelles sont rédigées à la première personne, et donc on peut considérer que les impressions vécues, ressenties, sont enfuies dans des esprits légèrement perturbés, ou plus.

Et l’on pourrait même parler dans le cas de ces narrateurs qui expriment leur peur, leur angoisse, leurs appréhensions, leurs visions personnelles d’événements qui ne se produisent qu’à leur seul contact, qu’ils sont atteints de paranoïa.

L’homme sans souffle d’Edgar Allan Poe est inclus dans l’ensemble qui porte le titre de Contes grotesques. Et il s’agit bien d’une nouvelle qui semble être une farce, mais pas pour le narrateur, qui le lendemain même de ses noces, entreprend d’agonir d’injures sa femme. Hélas, le souffle lui manque alors il l’embrasse, la caresse. Il ne manque pas d’air ! Mais ce souffle qui l’a quitté lui manque et il va connaître, au cours des pérégrinations qui l’entraînent pour retrouver sa respiration, car malgré tout il vit encore, la mort justement, son enterrement auquel il assiste de l’intérieur, sa résurrection, dans une sarabande infernale propre à couper le souffle. Cette nouvelle est résolument placée sous le signe de l’humour noir, et parfois, à cause de certains jeux de mots, j’ai pensé à ce grand manipulateur du vocabulaire que fut Raymond Devos.

Dans Le Horla, de Guy de Maupassant, nous découvrons le narrateur lequel qui, du haut de sa demeure de La Bouille, s’intéresse au mouvement des bateaux, notamment un navire brésilien, remontant la Seine. Peu à peu il sent autour de lui une présence, tenace, qui déplace les meubles, boit les verres d’eau et de lait qu’il dispose dans sa chambre. Lorsqu’il veut se regarder dans une glace il est surpris de constater que le miroir ne lui renvoie aucun reflet.

Contrairement à Noëlle Benhamou, qui présente cette nouvelle, je pense que cette présence invisible ressemble fort à ce mal hérité de sa mère qui était dépressive, à la mort de son frère devenu fou, conjugué à la syphilis contractée dans sa jeunesse, et décèle un début de paranoïa.

Enfin, dans Le tour d’écrou d’Henry James, une longue nouvelle ou petit roman, la présence d’entités n’est plus invisible car elle se manifeste sous forme de visions que perçoit la gouvernante de deux jeunes enfants. Elle a été recrutée par l’oncle de Miles, dix ans, et de Flora, sept ans, pour remplacer l’ancienne gouvernante madame Jessel, décédée de façon inexpliquée. Cette nouvelle gouvernante, une jeune fille de vingt ans, tout droit sortie du presbytère de son père, a été reçue à Londres par l’oncle et tuteur, celui-ci lui indiquant que ce sera la première et dernière fois qu’ils se rencontreront. Elle se rend donc dans le château que possède cet oncle célibataire et fait la connaissance de madame Grose, l’intendante, et des enfants. Miles vient d’être renvoyé de son école pour un motif qui n’est pas défini. Les deux enfants sont charmants, aimables, de véritables petits chérubins. La gouvernante aperçoit un jour une forme de spectre en haut d’une des deux tours de la demeure, et d’après les renseignements qu’elle peut obtenir, il s’agirait de Peter Quint, un ancien valet décédé accidentellement. Cette vision s’incruste dans l’esprit de cette gouvernante et elle voit aussi bien Quint que madame Jessel à diverses reprises. Pourtant il semble bien qu’elle seule peut les apercevoir. A certaines reprises, Miles, tout autant que Flora, peuvent se montrer désobéissants, reprenant aussitôt leur petit air angélique.

Cette histoire est consignée dans un manuscrit rédigé à la première personne, manuscrit lu au cours d’une réunion entre amis. Or cette gouvernante le fut également celle de la sœur de l’homme qui lit le manuscrit, vingt ans auparavant. Et la présentation de la réunion et les informations données par ce lecteur, qui pourraient être une sorte de prologue, je l’ai relue après avoir terminé la lecture de la nouvelle. Et certaines indications qui y sont contenues apportent un nouvel éclairage que je n’avais pas saisi lors de la lecture de ce prologue.

Cette nouvelle encensée par tous, je l’ai trouvée longue et ennuyeuse, quelque peu bavarde. Des digressions qui affadissent l’angoisse qui s’en dégage et monte progressivement, certes, mais il y a beaucoup de non-dits et elle est enveloppée d’une sorte de brouillard. De plus, la façon qu’ont les gamins de s’exprimer ne me semble pas conforme aux réparties que peuvent avoir des enfants de dix et sept ans, même s’ils peuvent se montrer roués et prolixes. Ce sont des dialogues entre adultes qui sont rédigés, et non pas des propos ou des réponses à des questions manquant de précisions. Des allusions plus que des affirmations. Mais ce n’est que mon ressenti. Quant à l’épilogue, il est soudain, brutal, et inattendu.

Il y avait dans l’air des bruits et des silences, d’indicibles rumeurs évocatrices, qui me rappelaient, avec assez d’exactitude pour que je la saisisse de nouveau, l’impression que m’avait donnée l’atmosphère de cette soirée de juin où pour la première fois j’avais aperçu Quint au sommet de la tour, ou de cet autre moment où, après l’avoir à la fenêtre, j’étais sortie en vain à sa recherche, en scrutant les buissons.

Sommaire :

Charles Baudelaire : Edgar Poe, sa vie, ses œuvres.

Edgar Allan Poe : L’homme sans souffle. Traduction d’Emile Hennequin. Illustrations de Pancho.

Préface.

Noëlle Benhamou : Le Horla de Maupassant : histoire d’une possession.

Lettre d’un fou.

Guy de Maupassant : Le Horla. Illustrations de William Julian-Damazy.

Jean Pavans : Note du traducteur.

Henry James : Extrait de la préface.

Henry James : Le tour d’écrou. Traduction de Jean Pavans. Illustrations de Pancho.

Postface.

Jean Pavans : Quand James dîne avec Maupassant.

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