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PAUL COUTURIAU |
Les Brumes De San FranciscoAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
2362Lectures depuisLe mercredi 7 Juin 2006
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Une lecture de |
En 1848, le journaliste républicain Eugène Tourneur part pour la Californie avec sa jeune épouse, Catherine. Celle-ci est moins idéaliste que son mari, mais elle est confiante. Le couple doit faire une longue halte dans sa traversée de l’Amérique : Catherine accouche d’un bébé nommé Thomas. Peu après, Eugène est tué par un inconnu, qui enlève leur enfant. Catherine jure de les retrouver un jour. La jeune veuve finit par rejoindre Fort Sutter, en Californie. Maître des lieux, John Sutter pense que Yerba Buena (rebaptisée San Francisco) sera bientôt une ville fantôme. C’est sans compter sur la folie de la ruée vers l’or. A San Francisco, Catherine et son ami Eddie Wallgreen créent un journal : le Yerba Buena Star. Ce quotidien devient rapidement populaire. On y traite avec humanisme la vie sociale de cette ville qui grandit si vite. Catherine est proche d’autres expatriés : Isabelle François, ancienne demi-mondaine ; Frank Bartleby, Anglais dont l’épouse a perdu la raison suite à un drame ; John Vancamp, financier hollandais véreux, amant de Catherine ; Little Yes et son père Suey Long, éminent Chinois dont la communauté est défendue par le Yerba Buena Star. Quant à Sutter, il est bientôt dépassé, tant l’état californien se développe. Si la région a été peu concernée par la guerre de sécession, l’activité politico-financière y est intense. La puissance des compagnies ferroviaires entraîne la spéculation, détournant des sommes énormes, ruinant les fermiers. Les autorités locales sont corrompues. Catherine règne désormais sur un empire de presse. Elle utilise Vancamp pour se venger de l'assassin de son mari... Ceci n’est que le bref survol d’une foisonnante épopée, racontée magistralement par Paul Couturiau. A travers le destin de Catherine, il décrit sans complaisance près de soixante ans de l’histoire de San Francisco. Si certains détails sont anecdotiques, la plupart des faits évoqués expliquent l’évolution imparfaite de cette ville. Les émigrants rêvaient d’y fonder une société idéalement démocratique. La violence et la corruption s’imposèrent. On éprouve un sentiment d’amertume, dont Catherine est le vecteur. Ayant sacrifié ses nobles repères, elle n’est plus guidée que par une pitoyable haine. Ce roman captivant, fort et nuancé, est vraiment passionnant. |
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